« Postures inversées et périnée »
Publié le 13 Janvier 2016
Le journal du yoga
N° 166 – octobre 2015
D'après un article de Bernadette DE GASQUET,
rubrique « Yogathérapie»
« Les bruits d'air vaginaux, osons en parler ! Ce sujet peut choquer, déranger... mais ces explications seront utiles à certaines qui rencontrent ce problème d'inconfort, sans gravité mais peu évoqué et tabou s'il en est ».
Le yoga a la particularité de proposer des postures inversées, rares dans les autres disciplines physiques. Lorsque le thorax se trouve en dessous du bassin (chandelle, montagne, demi-pont, posture sur la tête...), les viscères sont entraînés par la gravité vers la tête. Le diaphragme est refoulé par la masse abdominale et « remonte » (c'est à dire va vers le bas dans l'espace).
Le périnée suit le mouvement et se trouve aspiré passivement. Il se détend donc.
Ceci est important à comprendre : quand on contracte le périnée volontairement (mula bandha), l'anus et le noyau fibreux central remontent. Les muscles qui répondent à une action volontaire de retenue sont dits « élévateurs ». Mais dans les postures inverses, puisque tout remonte, le périnée est aspiré passivement et se détend. Le vagin n'étant pas un sphincter, il y a un passage possible pour l'air, qui va entrer. Ce n'est donc pas en serrant le périnée qu'on pourra éviter la prise d'air vaginale au moment de l'inversion.
Parmi les grandes illusions de la rééducation périnéale, cette idée qu'il faut remonter le périnée et améliorer la contraction a la vie dure. C'est au moment où on revient la tête en haut et le bassin plus bas que le thorax que l'air ressort et que se produisent des bruits. Dire à ces femmes que leur périnée n'est pas assez musclé est à mon sens aberrant ! Ce n'est pas au moment où on redescend qu'il faut serrer mais avant de créer l'aspiration...
si on le peut !
Et c'est là qu'interviennent les différences morphologiques :
Certaines d'entre nous ont des petites lèvres vaginales très développées, très découvrantes. Elles n'ont jamais de prises d'air, alors que leur périnée est peut-être très faible et qu'elles ne l'ont jamais travaillé... D'autres ont des fentes vulvaires très peu recouvertes, comme une vulve de petite fille... et l'air rentre ! Si la femme est très souple, ce qui est souvent le cas chez les yoginis, les ligaments qui soutiennent l'utérus sont aussi très lâches et le problème est majoré. Il n'y a donc pas de solution périnéale absolue.»
Présenté par Catherine Cuney
Pour en savoir plus, disponible à la bibliothèque de l'UCY :
De GASQUET Bernadette « Périnée, arrêtons le massacre ! »
CALAIS-GERMAIN Blandine « Le périnée féminin »