Développement impersonnel

Publié le 30 Juillet 2025

Le journal du yoga

N° 262 - Mai juin 2025

Entretien de Valérie Libro avec Luc Bigé

Luc Bigé, connu pour ses riches et originales analyses du symbolisme du corps humain, pour son approche de l’astrologie et de la mythologie grecque, pour son intérêt pour le yoga intégral de Sri Aurobindo, a lui aussi un grand rêve :

Un projet collectif où il invite chacune et chacun à poursuivre ses « gammes de conscience » pour entendre enfin ce murmure intérieur de ce qu’il nomme « le développement impersonnel ».

 

Q : vous dites « la vie comme une énigme » ?

LB : nous sommes dans un monde à prédominance hémisphère gauche du cerveau (comprendre, écrire….) alors que le cerveau droit a une perception globale du système. Si on rajoute la notion de conscience, l’univers est un mystère dont seule la conscience peut faire l’expérience.

Q : qu’entendez-vous par « gammes de conscience » ?

LB : On le fait naturellement. On n’a pas le même état de conscience selon les personnes avec qui on est, selon les situations. On peut faire l’effort d’élever sa conscience vers les hauteurs pour recevoir des choses de plus en plus lumineuses.

Q : cela questionne sur le sens ou la mission de vie ?

LB : on cherche souvent à donner un sens à sa vie et pourquoi pas au niveau de la personne, c’est le développement personnel.

Mais lorsque l’on rentre dans le « développement impersonnel », c’est le sens de la vie qui nous traverse et qui nous amène à agir, à mettre en œuvre, qui peut être très diffèrent, voire contradictoire avec le sens que l’on a voulu donner à sa vie.

C’est la vie qui nous utilise comme vecteur de sens pour réaliser ses propres desseins. La mission de l’Occident est de contacter un point d’être pour produire du faire qui soit conforme à la volonté du ciel.

Q : cela questionne les fondamentaux du capitalisme ?

LB : le capitalisme n’élève pas l’homme. Il stimule cette partie de l’être humain la plus basique, instinctive en lui faisant croire au bonheur consumériste.

Q : il a aussi conquis « le développement personnel » ?

LB : est-ce que l’on cherche un mieux-être ou un plus-être ? Lorsque l’on cherche un mieux-être on est dans le développement personnel et pourquoi pas ? Mais si on cherche un plus-être, on cherche une initiation, un abandon complet de toutes les voiles que l’on a mis autour de soi pour se construire et répondre aux besoins de son environnement. C’est s’ouvrir à ce qui est plus grand que nous.

Q : comment se connecter à sa propre mission de vie ?

LB : comment sait-on que l’on est dans sa mission de vie ? Ça vous donne de la joie au cœur, c’est une évidence intérieure, un sens à notre vie. Il faut suivre ses grands rêves, et rêver avant de faire, car c’est la logique de la création.

Q : dans votre dernier livre, vous parlez de « Ode à la douceur », d’un monde plus féminin !

LB : ne pas être violent envers soi-même pour essayer de se changer, mais au contraire laisser se dissoudre ce qui surgit. Quant au monde futur, il va se retourner vers le féminin, vers le vortex du cœur, vers cette capacité de se mettre en contact avec le monde invisible.

Nous allons vers une nouvelle relation homme-femme, où le masculin tient son rôle de tuteur et le féminin, celui de liane. L’unité, si chacun est dans son rôle.

Pour terminer, tout flash de savoir, de connaissance nous amène à une nouvelle naissance, à une transformation intérieure. Une seule phrase peut suffire pour permettre à notre conscience de jouer sur une gamme supérieure.

 

Proposé par Christiane Delabre

Pour aller plus loin :

Luc Bigé, L’énigme de ma vie, Vers un développement impersonnel, Éditions Almora, 2023, 128 pages, 12 €

https://reenchanterlemonde.com. Une université et une mine d’informations inspirantes.

 

Rédigé par UCY

Publié dans #Spiritualité-philosophie

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