La musique adoucit les mœurs
Publié le 26 Mai 2021
Les Carnets du yoga
Mai 2021 – n° 397
Rubrique « Santé anatomie» - Jean-Pierre Laffez
Quelques notes, un morceau de musique, le chant, changent notre humeur, donnent de l'énergie, jusqu'à l'envie de danser. La musique apaise l'esprit, détend, prépare la méditation, la prière ou le sommeil.
La musique a un effet sur la santé et sur les traitements médicaux. On dit d'un mélomane qu'il a « de l'oreille ». Fonctionnellement, l'oreille est liée à l’ouïe et à l'équilibre. Apparemment les mécanismes de ces deux fonctions paraissent simples et rudimentaires.
La structure de l'oreille
Elle est divisée en trois. L'oreille externe et l'oreille moyenne servent uniquement à l'audition.
L'oreille interne a une structure complexe. Elle sert à l'audition et à l'équilibre. Ces différentes fonctions régulent directement ou indirectement de nombreuses autres fonctions. Elles ne seront pas détaillées ici. Le mécanisme de l'audition peut être résumé d'une façon simple. Le son fait vibrer l'os, les vibrations font vibrer le tympan, qui ébranle une chaîne d'osselets, petits os de la taille d'un grain de riz. Ces osselets agissent sur le liquide de l'oreille interne contre des membranes. Ces membranes transmettent leurs vibrations à des cellules ciliées. Ces cellules stimulent les neurones, et vont vers le cerveau. Le cerveau interprète ces influx nerveux, et l'on entend !
Les effets de la musique
Les mélodies et leurs effets sur l'individu sont certains. Les peuples anciens ont utilisé le son et la danse conduite par le rythme. Les chamans utilisent ces procédés depuis des centaines d'années et sans doute plus. Les Grecs avaient déjà codifié l'utilisation de la musique pour les malades et pas seulement pour les effets de transe comme les chamans l'ont fait. Il est possible de considérer que l'antériorité de la musicothérapie vient de là.
Cette approche est une utilisation des sons, de la musique, et du chant, pour susciter et libérer des émotions, conduisant au bien-être et une connaissance de soi. Les études de l'effet de la musique ont conduit à signaler trois critères fonctionnels essentiels : le tempo, les paroles positives quand il s'agit de chant, et de notes en gamme majeur. Certaines musiques rendent heureux. Elles varient en fonction de chacun et selon le moment.
L'effet de la musique ne dépend pas vraiment du style et des goûts de chacun mais du rythme. Le chant de la Marseillaise avant une épreuve sportive, produit un effet très différent de l'écoute de la même Marseillaise chantée par Gainsbourg. Ceci est un exemple parmi des milliers d'autres.
Le rythme produit un effet sur le cerveau. En agissant sur le système de récompense : l'aire cérébrale, réseau reliant les neurones à l'origine des sensations de plaisir. La musique est utilisée dans certains hôpitaux, notamment en chirurgie enfantine. Il arrive que des chirurgiens utilisent une musique apaisante pendant leur consultation. Diffuser une musique de Mozart en service de néonatologie est aussi recommandé, malheureusement pas toujours appliqué.
La musique et le corps
En agissant sur la production de dopamine qui est une hormone du plaisir et du bien-être, la musique participe à une réduction de l'anxiété, diminue le rythme cardiaque, la pression artérielle, et participe à une réduction de la douleur.
Chanter nécessite une prise de conscience de la respiration, du placement du souffle et du corps. Si l'on considère l'ensemble des fonctions organiques, et particulièrement les cycles de respiration, la vitesse de la circulation du sang et autres cycles, le corps est semblable à un orchestre : tout doit être en harmonie. Il n'est pas surprenant qu'une musique ou simplement des sons s'harmonisent avec ces rythmes provoquant une sensation d'apaisement, conduisant à une détente.
La musique et le yoga.
Une musique adaptée peut être bienvenue dans l'entrée d'une salle de yoga. Elle sera une distraction pendant le cours. Le corps et le mental sont sollicités par le bruit quel qu'il soit.
Chanter des mantras est une aide appréciée, plus encore quand ce chant devient silencieux, le mental s'apaise encore plus. Le silence qui en résulte conduit à la détente profonde nécessaire à cet état sans nom appelé méditation.
Proposé par Catherine Cuney et Annie Bianchi