Microplastiques : l’impossible nettoyage
Publié le 5 Août 2020
KAISEN
N° 51 Juillet Août 2020
Les microplastiques représentent 94% de la pollution plastique des océans.
Cette pollution insidieuse fait l’objet d’études attentives de scientifiques et ONG, qui tirent la sonnette d’alarme pour couper le robinet à la source.
D’où proviennent ces débris ?
Ils sont la conséquence de la fragmentation des macrodéchets ; ils proviennent également de l’abrasion des pneus, du lavage de vêtements en fibres synthétiques et de cosmétiques contenant des microbilles non filtrées par les stations d’épuration.
Patrick Deixonne chef de mission de l’expédition 7ème continent estime à 5000 milliards le nombre de particules de plastique présentes dans les océans ; ces déchets composent majoritairement les « continents de plastique ».
Des images-chocs pour alerter l’opinion
Un million d’oiseaux et cent mille mammifères marins sont tués par ces déchets ; le plastique est devenu l’ennemi public numéro un de la mer et n’oublions pas que les débris retrouvés sur les plages ou à la surface de l’eau ne représentent que la partie visible du problème.
Les conséquences sur la chaine alimentaire
Cette pollution s’insère dans la chaine alimentaire et remonte jusque nos assiettes. On peut craindre certains types de plastique contenant des additifs chimiques comme les phtalates, susceptibles d’avoir un impact sur la fertilité, la grossesse et d’engendrer des maladies.
De plus, ces microplastiques sont des éponges à polluants sur lesquelles s’accrochent des métaux lourds, pesticides et hydro carburants ; cela augmente la toxicité du microplastique une fois présent dans les organismes.
Le nettoyage est-il possible ?
Non et la seule solution est d’arrêter l’hémorragie à terre ; seuls 30% des déchets sont recyclés en Europe ; l’important à l’heure actuelle est d’avoir une meilleure collecte, d’améliorer les circuits de ramassage et de déduire les plastiques à usage unique.
Les effets de la crise sanitaire
Les dirigeants semblent avoir pris des décisions comme l’interdiction du plastique à usage unique d’ici 2021.
Cependant on a pu voir pendant la crise sanitaire le retour au plastique à usage unique avec des industriels faisant pression pour obtenir un report de son interdiction. Depuis le confinement on constate que la production d’emballages alimentaires est repartie à la hausse à côté des équipements de protection.
Le rôle de l’éducation
La Fondation Surfrider Europe a généré des nombreux nettoyages de plages ; il faut une complémentarité évidente entre l’action collective et individuelle car, plus les citoyens feront pression, plus les industriels iront dans ce sens.
L’association Echo-Mer propose des balades écocitoyennes aux petits et grands sur les problématiques des milieux marins ; l’idée est de faire de la pédagogie et c’est ce qui marche le mieux avec les enfants pour une meilleure prise de conscience.
Réussir à intégrer, à cet âge, l’idée que l’océan est l’ultime réceptacle des débris et que chaque geste a donc un impact et peut faire la différence, cela serait une belle victoire pour le monde de demain.
Proposé par Christiane Delabre