Voir le réel ! Yoga-Sutrâs de Patanjali

Publié le 10 Novembre 2012

 

LES CARNETS DU YOGA

N° 310 / Octobre 2012 

 D’après un article de Françoise Mazet.

Dans ce numéro des Carnets du Yoga, Françoise Mazet poursuit son étude des Yoga-Sutrâs de Patanjali. Au programme de ce mois, les Yoga- Sutrâs 22 à 27 ; elle donne la traduction française de ces sutrâs et apporte un commentaire sur chacun.

YS.22  « Ce spectacle n’a plus d’importance pour celui qui atteint la libération, mais ses mécanismes continuent d’exister pour les autres ».

Pour celui dont la conscience est purifiée, l’identification des deux énergies (l’énergie du manifesté : 'Ce qui est Vu', et l’énergie de 'Ce qui voit') n’est plus possible mais cela continue d’être le lot des autres qui n’ont encore pas fait ce travail de discrimination et sont encore prisonniers de Avidya (incapacité de voir le réel).

YS.23 « L’union de 'Ce qui voit' et de 'Ce qui est vu' nous permet de comprendre la nature propre de ces deux énergies, celle du maître et de ce qui est sien ».

L’énergie de 'voir' est appelée ici swami : le maître. Celle de ‘Ce qui est vu’, sva, ce qui appartient au maître. Quand le mental est suffisamment purifié, dégagé de sa subjectivité, il se laisse totalement absorber, imprégner par l’énergie de Drashtar qui est libre alors de d’établir dans sa forme propre qui est celle de la conscience universelle, seule capable de voir le réel.

YS.24 « La non- connaissance du réel est la cause de la confusion ».

Patanjali nous dit que Avidya, cette incapacité de voir le réel, est le terreau dans lequel poussent toutes les autres causes de souffrance ! « Vous n’avez qu’à voir » disait Krishnamurti. Mais l’ego, les conditionnements, les schémas de pensée, notre subjectivité nous amènent à interpréter ce que nous voyons sans même que nous en ayons conscience. Quand 'on voit', délivré des conditionnements du mental, on connaît 'ce que l’on voit', immédiatement de façon holistique.

YS.25 «Quand la non-connaissance du réel disparaît, disparaît aussi l’identification du spectateur et du spectacle. C’est la libération du spectateur».

G. Blitz disait : "Lorsque l’état de confusion disparaît, la différence entre 'Ce qui voit' et 'Ce qui est vu' apparaît clairement. Cette clarté permet la libération de 'Ce qui voit', but ultime du Yoga.‘ C’est l’état de pure conscience, la vision parfaite de la réalité sans les interférences du mental.

YS.26 « Le discernement, bien établi, est le moyen de mettre fin à l’inconnaissance du réel ».

Viveka khyâti aviplavâ est un état de fermeté, de stabilité, dans lequel le fonctionnement de l’intelligence de discernement n’est pas morcelé. L’intelligence née de Vivéka permet de distinguer le réel de l’illusoire. La souffrance prend fin quand l’énergie de Vivéka a émergé et s’est stabilisée ; elle se déploie en passant par 7 phases successives.

YS.27 « La connaissance sans limites, étape finale de la vision induite par le discernement, comprend sept niveaux ».

De façon générale, 7 étapes doivent être franchies pour aller de la perception faussée par les conditionnements du mental à la perception de la réalité. Ces 7 phases sont décrites différemment selon les textes et les commentateurs.

 présenté par Christiane Delabre.

 


Rédigé par UCY

Publié dans #YOGA

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