Regard sur : Le corps tantrique

Publié le 26 Octobre 2012

 

 

« LES CARNETS DU YOGA »

n° 287 / mai 2010

  

 D'après un article de  Liliane Cattalano

 Corps d’énergie 

En tous temps, l’Inde a traqué la connaissance dans les analogies entre microcosme et macrocosme, et les yogin se sont plongés dans une investigation méthodique et passionnée de leur corps pour que se révèle la vérité du Soi (âtman) identique au Tout (brahman). Ils y ont découvert les multiples composantes subtiles qui enveloppent et pénètrent la dimension physique.

Pour le yogin tantrique, tous ces corps sont animés par la même réalité, l’énergie, substance dont sont faits les mondes et les êtres.

La force vitale (prana) circule dans une trame serrée de 72 000 nâdi (rivières) qui s’organisent autour de cakra (roues) dont les principaux s’étagent le long de la colonne vertébrale. Au cakra-racine est endormie, lovée telle un serpent, Kundalini Shakti, l’énergie primordiale latente en chaque humain ; lorsque cette Déesse des profondeurs s’éveille, elle se dresse et s’élève dans la nâdi centrale sushumnâ, « perçant » et faisant tournoyer les cakra jusqu’au lotus aux mille pétales, sahasrara, où elle s’unit au dieu Shiva en une extase cosmique. Pour le yogin, cet éveil signifie moksha, la délivrance de la loi du karman et l’enchaînement inexorable des renaissances. (1)

 Corps Espace, Corps Conscience

Reconnaissant la Shakti dans toutes les dimensions de l’être, les tântrika du Shivaïsme du Cachemire ont su que tout dans la manifestation est vibration (spanda), une connaissance que rejoint la science occidentale moderne.

Les pratiques du Vijnäna Bhairava Tantra amènent le yogin à faire l’expérience de son corps comme étant pur espace, sans limites, Shiva.

Cette pulsation, l’essence même de tout ce qui est, est aussi lumière et conscience. Conscience en acte dans l’œuvre de Shakti, elle est conscience absolue sur le plan de la totalité, Shiva. Reconnaître en soi cette vibration universelle de l’énergie consciente, c’est pour le yogin accéder à la réalisation de son identité à Shiva, l’Absolu.

 Celui qui sait, le jnânin, continue à agir dans son corps sans que ses actes ne l’enchaînent plus à la loi du karman ; il est jivanmukta, le délivré-vivant, il est dans le monde mais ne participe plus des limitations de ce monde, il est Shiva, pur espace et pur conscience.

 

(1) Les Upanishad du yoga et les écrits des Nâth Yogin (Hatha Yoga Pradipikâ) témoignent des pratiques d’éveil de cette physiologie subtile.

 

 Présenté par Catherine Cuney


 

Rédigé par UCY

Publié dans #Spiritualité-philosophie

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