Le nez, porte d'entrée de prâna

Publié le 19 Septembre 2013

 Les Carnets du Yoga

N° 319 - Septembre 2013

Article de Jean-Pierre LAFFEZ

 

Le nez a un rôle essentiel dans la respiration.

Il est le passage obligé de l'air extérieur pour le réchauffer, le filtrer des poussières, etc. Mais le nez n'a pas seulement ce rôle physiologique, il est l'endroit de l'absorption et de la qualification de prâna.

C'est le lieu du corps le plus important de l'échange entre le monde extérieur et le monde intérieur.

 En passant dans la muqueuse nasale, l'air est mis en contact avec une multitude de récepteurs nerveux sensitifs. Ceux-ci envoient leurs informations au cerveau et aux circuits d'énergie. En apprenant à manipuler l'air au passage de ses muqueuses, le yogi régule l'ensemble des mécanismes du corps.

Chacun peut expérimenter l'effet d'une respiration calme sur ses fonctions autonomes et volontaires. Les nerfs des muqueuses nasales sont en rapport avec l'ensemble des organes. Cette muqueuse est également très liée aux fonctions de reproduction et à la sexualité. Une respiration incorrecte peut donc créer des troubles organiques. Bien régulée, elle ré-harmonise les fonctions.

Citons les rythmes du prânâyâma : une expiration, un rechaka lent est tamasique, plus rapide, il est rajasique. Hatha Yoga Pradîpikâ attire l'attention sur l'importance de la pratique du prânâyâma (II, 17-18, p.135).

L'obstruction ou la déformation d'une narine, une mauvaise respiration sont connues par la médecine moderne pour perturber la santé. Une mauvaise respiration occasionne une perturbation des échanges au niveau des tissus et une acidité importante du corps.

L'aire olfactive cérébrale

Toutes les impulsions nerveuses dues aux odeurs sont transmises au système nerveux central dans les zones du rhinencéphale et du système limbique. Cette zone gère les réponses émotionnelles à l'environnement. 

Les stimulations des odeurs sont acheminées par le nerf olfactif jusqu'au rhinencéphale. Ce centre nerveux règle les émotions d'agressivité, de douleur, de plaisir et les émotions sexuelles. A l'aide de l'odorat, de nombreuses espèces animales expérimentent leur environnement et enregistrent les informations. A la différence des autres êtres vivants, l'être humain est doté d'un intellect et d'une faculté de raisonnement qui modifient l'influence de son odorat sur ses réactions naturelles. Certaines odeurs déterminent des réponses différentes. L'odeur d'un lieu, d'une personne détermine une attitude particulière vis-à-vis de ce lieu ou de cette personne. Les femmes sont particulièrement sensibles à ces réactions. Il semblerait, selon certains auteurs, que cette sensibilité soit plus accentuée au milieu du cycle des règles. Le sens de l'odorat est effectivement lié à la production d'hormones sexuelles.

 

Mûlâdhâra-chakra 

Dans la tradition du yoga, l'olfaction est attribuée à Mûlâdhâra-chakra, centre d'énergie situé à la base de la colonne vertébrale. Chakra, siège de la force spirituelle appelée kundalinî. De nombreuses pratiques visent à le stimuler à l'aide de prânâyâma. La fixation de la pointe du nez à l'aide du regard physique (drishti) sans avoir à « penser » à Mûlâdhâra est un exercice qui stimule ce chakra. Il est possible, après une pratique, de percevoir, d'une façon subtile, une odeur de santal. Dans les nomenclatures des chakras, cette odeur est attribuée à  Mûlâdhâra-chakra et au corps subtil. La physiologie « mystique », selon Mircéa Eliade, explique l'effet de ces pratiques. Enfin, précisons que la zone du cerveau en rapport avec l'odorat est la plus ancienne dans l'histoire de l'évolution humaine, celle qu'il faut « remettre en route ». Elle correspond à tout ce qui est émotionnel et profond ; tout ce qui contribue à « déstresser » des inconvénients du monde moderne.

 

Proposé par Monique Guillin

 

Rédigé par UCY

Publié dans #YOGA

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