«Cultiver Pratyahara avec le yoga « restauratif »

1. Journal du yoga

N°257 – été 2024

par Audrey Favreau - Rubrique « Elle et lui pratiquent »

« J'ai rencontré le yoga "restauratif" à Bali durant l'été 2012. J'ai alors découvert que je pouvais réussir à me relaxer profondément en quelques minutes sans difficulté ni effort. Sa pratique me permettait de lâcher prise physiquement, mentalement et émotionnellement. Une vraie révolution pour moi.

J'ai longtemps été aux prises avec un stress chronique, (dès mes années prépa puis école de commerce, et jeune manager). A l'époque, j'ai essayé différentes pratiques (sophrologie, qi gong, danse, réflexologie, shiatsu, méditation tout en suivant une thérapie). Mais pendant toutes ces années, rien n'y a fait. Je souffrais par ailleurs d'affreuses douleurs d'endométriose et subissais un long parcours d'assistance médicale à la procréation.

Rapidement, mes douleurs d'endométriose ont disparu et j'ai pu donner naissance à deux enfants naturellement. La pratique m'a également permis de recharger mes batteries (deux post-partum rapprochés) tout comme apprendre à m'écouter et à respecter mes besoins.

Aujourd'hui encore, peu de personnes connaissent ce type de yoga alors que, selon les estimations de l'INSERM, près d'une personne sur quatre (23%) est identifiée comment souffrant d'anxiété, de stress ou de dépression sévère et trois personnes sur 10 souffrent de douleurs chroniques.

Alors qu'est-ce que le yoga "restauratif" et pourquoi cette pratique est-elle le remède ultime à notre mode de vie ?

Le yoga "restauratif" est une pratique méditative qui utilise un grand nombre de supports tels que des couvertures, des bolsters, des briques, des sacs de sable pour entraîner le corps et le mental dans un état de relaxation profonde.

Lors de la pratique, l'on se créé un nid où se reposer et se régénérer. Nous utilisons un maximum d'accessoires afin de supporter et nourrir notre corps en profondeur et lui permettre de recevoir le repos dont il a réellement besoin.

Patanjali, dans le sutra 46 du chapitre II des Yoga Sutras, proposait déjà d'inviter le corps à recevoir l'aisance et l'immobilité : Sthira suklam asanam. Souvent nous l'interprétons en yoga dynamique comme le fait de maintenir une position active pendant plusieurs respirations dans l'aisance. Ce sutra a un sens beaucoup plus profond. Il nous invite à se reposer dans le calme et la facilité. En se reposant profondément dans cet état méditatif, le mental devient plus calme et nous faisons l'expérience de notre vraie nature car nous ne sommes plus concentrés sur l'extérieur.

Nous cultivons le retrait conscient des sens ou pratyahara, l'une des huit branches du yoga selon Patanjali.

Dans une société qui va toujours plus vite, c'est certainement l'aspect du yoga le plus important à cultiver aujourd'hui. Lorsque nous restons immobiles pendant 20 minutes dans une posture de yoga « restauratif », nous calmons notre système nerveux qui est le médiateur de l'inflammation.

En régulant notre système nerveux, nous réduisons le niveau d'inflammation dans notre corps. C'est une pratique particulièrement bénéfique en cas d'anxiété, de dépression, de douleurs et de maladies chroniques.

Ce style de yoga est adapté à tous, quel que soit l'âge, le stade de la vie ou l'état de santé. » Envie d'essayer ?

Deux postures sont illustrées dans le détail : ardha viparita karani et la variation emmaillotée de savasana.

Si vous souhaitez les découvrir, reportez-vous au n°257 de la revue « Journal du Yoga » empruntable à la bibliothèque de l'UCY.

A lire : Le Yoga « restauratif » 32 postures pour se détendre réellement, d’Audrey Favreau. Ed. Grancher. 2022 168p.

Proposé par Catherine Cuney et Annie Bianchi