Oui, la vie
Publié le 18 Mars 2020
Les carnets du yoga
N° 384 – février 2020
rubrique « A cœur ouvert » de François Roux

Paul Valéry disait : « Il faut donner de la valeur à celui qu'on est,
tel qu'il est, et quel qu'il soit. »
Remarque d'une grande et belle pertinence et d'une délicate bonté. Bien dans la tonalité de cet homme dont la solaire sagesse a, en son temps, éclairé et réchauffé mes jeunes années. Aujourd'hui, les années s'étant délicieusement, mais impérativement enchaînées les unes aux autres, nulle froidure ne menace pourtant cette chaleureuse vision de la vie et nulle froideur ne l'entache.
Oui, les années passent. Oui, nous passons aussi d'un an l'autre. Et oui, un jour chacun de nous est soudain du passé. Heureusement, grands dieux ! Imaginez que nous restions tous scotchés dans notre incarnation, sans espoir d'en voir le bout. Condamnés à l'éternité...
Eh bien, non ! Ce qui passe fait de nous un passant unique au regard émerveillé par ce que la vie lui propose. C'est de cette valeur que Valéry nous invite à nous imprégner, d'instant en instant. Généreusement. Car c'est, en effet, la générosité qui, l'étymologie le montre ici, nous engendre, nous remet en vie chaque jour.
Bien sûr, toute existence a ses hauts et ses bas. Au sens le plus profond, toute vie est notre « gourou ». Un maître sans égal pour nous apprendre à être qui nous sommes. Le bonheur et le malheur parfois se croisent, pour nous dire l'heure qu'il est, ici, maintenant.
C'est ce dialogue avec la vie qui fait toute sa valeur. Et la vraie raison pour laquelle nous sommes « en vie ».
Présenté par Catherine Cuney