JOURNAL DU YOGA

N°230 – septembre 2021

Question a Éric Baret

L’introspection, généralement entendue, passe par la pensée, la mémoire, la déduction. Toutes ces fonctions sont par nature conditionnées par notre affectivité et nos restrictions conceptuelles.

Tourner sa pensée sur un sujet, ne fait que projeter notre limite sur cet objet. L’exploration sensorielle, telle que Jean Klein l’entendait n’est pas une projection mais simple observation. Ni attente de conclusion ni réflexion.

Juste sentir sans faire une histoire de ce ressenti. Cette écoute non volitive va progressivement laisser émerger des sentis de plus en plus profonds jusqu’à ce que tous ces conditionnements dus à la peur, à la défense, au besoin de s’affirmer, se dissolvent dans une présence non objective.

Ce processus organique est indépendant de nous et cette attention sans tension est l’espace nécessaire à son éclosion. Lors de cette libération sensitive il se peut que des fulgurances visuelles, auditives, gustatives, etc. se présentent. Ces révélations sont alors réintégrées dans notre essentialité dont elles ne sont finalement que des étincelles de vie. Là, plus besoin d’introspection, de raisonnement, de savoir ou de conclusion.

Cet espace du cœur où ces énergies se déploient va apparaître comme la lumière éclairant tous ces mécanismes. Ces apparentes restrictions apparaissent alors non plus comme des empêchements à la clarté mais au contraire comme le chemin de la révélation.

Ce qui semblait me limiter me libère. Tel est l’essence du Tantrisme cachemirien.

Proposé par Dominique Bart

Pour aller plus loin : Si vous voulez en savoir plus sur le yoga tantrique du Cachemire, vous pouvez aller sur le site…
www.bhairava.ws