La transition énergétique passe par la biomasse
Publié le 16 Décembre 2015
Plantes et Santé
Novembre 2015 N ° 162
D’après un article de Claire Lecoeuvre
Changer notre modèle énergétique est une urgence
La biomasse, ensemble de la matière organique d’origine végétale ou animale, pourrait être une des solutions pour faire évoluer notre consommation d’énergie vers un système plus respectueux de l’environnement et des hommes.
On ne peut pas se passer d’énergie ; et l’urgence d’une plus grande maîtrise des émissions de gaz à effet de serre passe par les énergies renouvelables qui devraient représenter 32% de notre consommation d’énergie en 2030 contre 10% actuellement.
Les alternatives aux énergies polluantes
On trouve très vite le terme de « biomasse » parce qu’elle représente la moitié des énergies renouvelables.
Elle est issue du bois en majorité ; cependant pour brûler ce bois il faut des poêles à hautes performances énergétiques ou des chaudières pour les collectivités : plus les chaudières sont puissantes, plus le rendement est élevé : 70% pour les particuliers, 90% pour les grosses installations dans les collectivités.
Certaines villes comme Lyon, Caen, Besançon ont mis en place des réseaux de chaleur (systèmes de distribution de chauffage urbain). Même si le nombre de ces chaudières est en augmentation, il en faudrait cinq fois plus pour atteindre les objectifs de 2020. C’est du côté de la filière bois que ça coince car elle n’est pas assez organisée : il faut sensibiliser les propriétaires car de nombreux massifs sont isolés et peu entretenus. Des plans de gestion adaptés sont nécessaires car il faut du temps à cette ressource de se renouveler.
Remarque : les spécialistes de la biomasse répètent que produire de l’électricité avec le bois n’est pas intéressant : les centrales électriques dévorent des quantités énormes de bois et une grande partie de la chaleur générée est perdue.
Heureusement d’autres technologies se profilent comme la cogénération : elle consiste à produire en même temps de l’énergie thermique et de l’électricité avec le même combustible mais elle est gourmande en investissement et compliquée à gérer.
Pourquoi ne pas utiliser nos déchets ?
Les déchets de produits en bois pourraient être réutilisés au lieu d’être mis dans des centres d’enfouissement d’ordures ménagères. Par exemple, la SNCF envisage de transformer ses traverses de chemin de fer pour les réutiliser.
La méthanisation : un méthaniseur dégrade les résidus agricoles en un gaz qui peut chauffer des bâtiments ou servir de carburants.
La décomposition des déchets agricoles et d’industries ou de décharges de déchets non dangereux produit du biogaz. Le gaz produit par méthanisation est soit purifié pour être utilisé dans le réseau de gaz ou par les véhicules, soit brûlé pour produire de la chaleur et de l’électricité. Pour l’instant on trouve la plupart des méthaneurs dans les fermes où les agriculteurs transforment certains de leurs résidus de cultures (restes de céréales...)
Les biocarburants sont produits à partir de plantes comme la betterave, le colza ou encore le tournesol...
Le rendement de ces alternatives face au pétrole ? Le prix du baril s’est effondré depuis 2014 et les autres énergies ont du mal à être compétitives ; même si le bois n’est pas très cher, il faut bien le payer !
Et l’avenir ?
Finis les projets gigantesques justifiés par une rentabilité et une performance technique souvent illusoires. Revenons à l’échelle humaine ; par exemple des petites communes et des agriculteurs utilisent la biomasse en quantité raisonnable avec des technologies efficaces.
Actuellement les solutions à l’échelle humaine s’avèrent plus à même d’optimiser notre production d’énergie et notre cycle de consommation ; il est grand temps de les soutenir.
Proposé par Christiane Delabre