les microbes : nos ancêtres seront-ils nos successeurs ?
Publié le 16 Décembre 2009
SCIENCE de la CONSCIENCE
Vers le développement harmonieux et éthique de l’être humain
n°34
Par Denis BROSSIER
Site : www.science-conscience.com
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LES MICROBES : Nos ancêtres seront-ils nos successeurs ?
Docteur Clara Naudi
Pour la majorité de nos contemporains, les microbes sont associés à la maladie, aux infections, aux épidémies, aux antibiotiques… Ils sont considérés comme des ennemis à éradiquer, des ennemis dont on découvre de plus en plus la résistance et la pugnacité.
Il semble que les bactéries soient présentes sur la planète depuis quatre milliards d’années. Si l’on représente une tranche de 10 milliards d’années par une journée de 24 heures, les bactéries apparaissent le 1er janvier et les êtres humains le 31 décembre à 22 heures….
Qui sont les microbes ? Microbe vient de « microbios » « petite vie ». Ce sont les bactéries, les virus, les parasites et les champignons microscopiques, petites vies invisibles jusqu’à l’apparition des premiers microscopes au début du 17ème siècle.
Les bactéries sont formées d’une seule cellule contenant une information génétique sous forme d’un brin d’ADN et de brins d’ARN.
Cette cellule ne possède pas de noyau. La majorité des bactéries ne produisent pas de maladie mais participent au contraire à notre équilibre immunitaire par leur présence dans nos intestins et dans l’environnement.
Les virus sont très rudimentaires et constitués d’un brin d’acide nucléique, ADN ou ARN abrité par une enveloppe. Pour vivre, le virus est dépendant des cellules qu’il infecte : il va injecter son matériel génétique dans la cellule, la leurrer et l’obliger à fabriquer les protéines qui le constituent.
Les parasites vivent aux dépens d’un hôte qui les héberge : les amibes, le plasmodium du paludisme en sont des exemples.
Les champignons comprennent les levures et les moisissures. Les premières, organismes unicellulaires, sont responsables des phénomènes de fermentation ( levure du boulanger pour le pain par exemple).
Les moisissures sont des organismes pluricellulaires qui développent des filaments ( par exemple sur un fruit oublié ou un mur humide). Le pénicillium découvert par Alexander Flemming et à l’origine du premier antibiotique, révéla la compétition que se livrent moisissures et bactéries. Les premières tentent d’empoisonner les secondes qui réagissent en produisant des enzymes qui neutralisent par exemple la pénicilline.
Les microbes sont partout mais surtout dans les sols, sous-sols, forêts et fond des océans. Ils se concentrent dans les intestins des insectes. Ils constituent des écosystèmes mouvants, accomplissant dans l’ombre des tâches essentielles pour la survie des être vivants. Ils participent aux cycles de transformation vitaux et sans eux la vie s’arrêterait. Leur tâche est de décomposer les tissus en des formes plus simples.
Il y a quelques années dans un cristal de sel à 600m sous terre au Nouveau Mexique, des scientifiques ont mis en évidence des bactéries endormies depuis 250 millions d’années. Quand le milieu devient hostile, la bactérie déclenche un programme de survie. Ce phénomène est utilisé aussi par les champignons.
La ténacité des bactéries et virus à survivre est aussi liée à leur vitesse de reproduction : une bactérie peut se diviser toutes les 5 mn et aboutir ainsi à 5 milliards de bactéries en 12 heures.
Ce nombre est un atout décisif pour leur adaptabilité, du fait des mutations génétiques : parmi ce grand nombre, une bactérie mutante pourra résister à un changement d’environnement et se reproduire.
Mais en plus, les bactéries se passent des tuyaux : petits tubes dans lesquels elles échangent des fragments d’ADN comprenant des informations et ces échanges peuvent avoir lieu entre espèces différentes.
Pour en savoir plus : « le microbe intelligent » du Pr JC Péchère édit Frison Roche
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