Les nanoparticules pires que l’amiante ?

Publié le 8 Mars 2010


Quelle santé n°47-mars 2010

Par Denis Brossier

 

Les nanoparticules pires que l’amiante ?

(extraits de l’article d’Amel Bouvyer et Hélène Binet)

Elles sont partout, dans nos cosmétiques pour améliorer la tenue d’un rouge à lèvres, intensifier l’arôme d’un parfum, dans nos vêtements pour des vertus anti-salissures  ou antimicrobiennes, dans nos aliments pour réduire l’apport en graisse, épaissir une sauce. Elles sont exploitées comme vecteur pour transporter les principes actifs des médicaments vers les cellules cibles. Elles sont utilisées pour améliorer les performances des pneus, des lecteurs DVD, des carrosseries de voiture, raquettes de tennis, aspirateurs, machines à laver.

Entre 1998 et 2003 les investissements publics ont été multipliés par six en Europe et par huit aux USA et au Japon. Selon le National Science Foundation, le marché mondial représentait 40 milliards en 2001 et devrait représenter 1000 milliards en 2010.

Le danger vient du fait que les nanoparticules ont des dimensions encore inférieures à celles des particules atmosphériques ultrafines émises par les automobiles, les activités industrielles.

 ( une nanoparticule a des dimensions de l’ordre de 100 nanomètres et moins)- un nanomètre = 1 milliardième de mètre soit 1 millionième de millimètre et 1 millième de micron).

Comment ces particules se faufilent-elles dans notre organisme ? Il est désormais prouvé que la première porte d’accès est l’appareil respiratoire. Elles se déposent dans les fosses nasales, les bronches, les alvéoles pulmonaires. Si celles déposées dans les fosses nasales et les bronches sont piégées par le mucus et propulsées vers le pharynx puis éliminées, celles dans les poumons seront éliminées beaucoup plus lentement par les macrophages – de l’ordre de plusieurs mois-.

La deuxième voie d’accès est la peau avec notamment l’usage des nanoparticules  dans les crèmes solaires -nanoparticules de dioxyde de titane et d’oxyde de zinc-.

La troisième voie d’accès est celle des aliments –déjà plus de 300 nano-aliments répertoriés- Elles sont ajoutées dans les émulsions –E551- le sel, les soupes, les laits, le chocolat, les crèmes en poudre mais aussi les dentifrices.

Que deviennent –elles dans l’organisme ?

 Les recherches effectuées sur les souris ont mis en évidence que les radicaux libres qu’elles produisent en masse déclenchent une réponse inflammatoire de défense qui si elle n’est pas contrôlée peut induire des pathologies : bronchite chronique, cancer du poumon, troubles cardiovasculaires maladie neurodégénératives. Des études récentes sur cultures cellulaires ont montré que certains nanotubes sont délétères pour l’ADN qui assure la transmission du patrimoine génétique.

Leur très petite taille les rend extrêmement réactives chimiquement et donc potentiellement dangereuses. Ce qui est plus inquiétant c’est leur capacité à synthétiser des radicaux libres, espèce chimique qui provoque un stress oxydatif et endommage les membranes cellulaires et les chromosomes.

Pour le moment le Comité scientifique des risques sanitaires émergents et nouveaux, le SCENHIR et l’OCDE se contentent d’analyser les résultats obtenus ces dix dernières années.

 

Pour en savoir plus

www.vivagora.org

 

 

Rédigé par Denis Brossier

Publié dans #Santé-alimentation -

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