Sobriété énergétique

Publié le 20 Septembre 2023

 

KAIZEN

Septembre / octobre 2022 - N° 64 

 

D’après la chronique de Gilles FARCET, écrivain

 

Il est courant de dire d'une maison qu'elle est une « passoire énergétique ». C'est aussi le cas de nombre d'êtres humains dont l'énergie fuit à tort et à travers du matin au soir. Apprendre à la préserver, la recharger, la concentrer constitue un aspect fondamental de l'écologie intérieure.

 

Premier malentendu à dissiper :

Préserver son énergie n'équivaut pas à vivre petit, à se protéger du mouvement de la vie qui est partage, circulation des énergies. Tout comme une maison sobrement heureuse ne saurait être ni un bunker, ni un abri de fortune, un être humain gérant son énergie n'est pas un souffreteux obsédé par sa santé, son alimentation, son repos...

Car l'énergie qui ne circule pas ou pas assez a tôt fait de devenir morbide. L'humain énergétiquement respo nsable est un grand vivant, mais un vivant conscient. Il ou elle sait par où l'énergie fuit. Les pensées inutiles sont un grand facteur de dissipation énergétique. Gamberger épuise.

 

L'apprentissage d'une gestion consciente de nos pensées est donc crucial pour préserver notre énergie.

La pensée non consciente aboutit à la parole vainement répandue. Combien de « débats », « polémiques », conversations mécaniques, médisances et autres façon de « penser à voix haute » nous vident quotidiennement de notre substance ?

L'humain énergétiquement sobre veille à sa parole. L'issue n'est pas le silence, mais la parole consciente. Cette dernière recouvre aussi les SMS, commentaires et posts sur les réseaux sociaux.

 

Comment à tout bout de champ, réagir aux réactions, poster notre humeur du moment constituent autant de fuites propres à nous vider.

La quantité et la qualité de l'énergie viennent aussi des nourritures absorbées. Or, il ne suffit pas d'absorber une alimentation bio et responsable. En effet, si nous mangeons, pour la plupart, trois fois par jour, nous ingérons du réveil au coucher des nourritures d'impression. « Tout est nourriture », disent les Upanishads.

« De même que les aliments consommés sont susceptibles de nous donner ou, au contraire, de nous prendre de la vitalité », de par leur qualité mais aussi la quantité prise, les nourritures d'impression influent grandement sur notre énergie.

Un ami chroniquement fatigué me disait récemment vérifier toutes les heures les « actualités » en ligne. Comment cette gloutonnerie d'informations inutiles, qui le maintient sur le qui-vive, ne contribuerait-il pas à son épuisement ? S'enfiler à la suite l'intégralité des épisodes d'une série, même excellente, est aussi une garantie d'abrutissement.

La division de l'attention, si caractéristique de notre mode de vie connecté, participe grandement à la fuite énergétique. Une mise à jour du logiciel de mon ordinateur m'était récemment recommandé pour regarder une vidéo tout en conversant par téléphone cependant que d'un doigt j'alignerais les textos !

Une attention ainsi fragmentée équivaut à une pièce dont on chauffe une partie tandis qu'une autre est aérée, avec, allons-y, un petit coup de climatisation pour la partie trop chaude....

Enfin, la procrastination chronique est un immense facteur de fuite énergétique. Ce que nous n'avons pas fait et devrions faire nous hante et grignote nos réserves. Là encore, l’exercice de vivre à peu près consciemment est un accumulateur.

La préservation de l'énergie a donc bien à voir avec la sobriété, cette dernière n’étant pas une affaire de privation (auquel cas elle est malheureuse) mais de conscience.  Être conscient nous recharge ; être emporté, dissipé, absent à nous-même, nous vide.

 

Proposé par Catherine Cuney et Annie Bianchi

Rédigé par UCY

Publié dans #Spiritualité-philosophie

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