L’énergie du ventre

Publié le 7 Juillet 2021

Santé yoga,

Le journal des techniques de bien être

N° 77 Octobre 2007

 

D’après Isabelle Clerc

Gianna Dupont enseigne le yoga de l’énergie à Paris et à Beauvais. Formée à l’Ecole française de yoga, élève de Roger Clerc, Rémy Chaloin et du Dr Réouma Cohen. Dans son enseignement elle aborde le travail du bassin et du ventre comme « les clés pour entretenir des relations justes avec autrui et pour accéder à de plus hautes sphères ».

Qu’est-ce qu’on a dans le ventre ?

On a l’énergie qu’il faut réveiller et alimenter. Par rapport à nos différents centres d’énergie, l’énergie du ventre représente la force, la créativité, l’harmonie, l’équilibre, la relation à l’autre dans son aspect vital. L’énergie du ventre nous donne les moyens d’avancer. Cette énergie comprend aussi la sphère génitale et le plancher pelvien ainsi que le sphincter anal et la vessie.

C’est à partir de cette zone que l’Homme peut se redresser et marcher, il devient vivant et responsable.

Que voulez-vous dire lorsque vous affirmez que les rencontres vitales s’établissent à partir de l’énergie du ventre ?

Lorsque nous sommes dans l’affectif, il y a confusion et nous sommes en fusion totale, ce qui conduit à une perte de réalité. (Chacun perd son identité). Plus nous serons vrais avec notre identité profonde, plus nous pourrons nous nourrir l’un de l’autre. Alors nous ne serons plus dans le fusionnel, nous gagnerons un respect mutuel et un échange nourricier.

Qu’apporte la pratique du yoga dans ce domaine ?

Le yoga conduit à la juste relation que l’on peut avoir avec l’autre. On commence par la découvrir dans le travail de de certaines postures, tels le « guetteur », en appui sur les orteils retournés et le bout des doigts, le dos parfaitement horizontal. On se place au niveau du ventre pour ne pas creuser les lombaires, la colonne vertébrale et l’arrière des jambes sont étirés.

On voit beaucoup de coudes fléchis, de dos arrondis, signe du fusionnel qui fait que l’on s’écroule, que l’on perd son identité. Les ateliers m’ont appris que beaucoup de femmes souffrent parce qu’elles sont incomprises. Beaucoup s’oublient. Au moment de la ménopause, elles sont perdues. Les enfants s’en vont, parfois le mari. Depuis leur enfance, on ne leur a pas laissé la possibilité de s’épanouir naturellement. Cela se traduit souvent à la longue par toutes sortes de problèmes gynécologiques, ces choses dures qui se forment et que l’on appelle des kystes.

Ce travail sur l’énergie du ventre peut-il contribuer à changer les choses ?      

C’est un travail que je ne peux zapper. Quand je développe cet espace, d’abord sur le plan articulaire, puis musculaire, puis subtil, jaillissent un rayonnement et des lignes de force dans le corps qui permettent d’aller travailler le reste. Cette force du ventre est le moyeu d’une roue qui donne une perception globale du corps.

Le champ de conscience qui s’éveille se répond partout. Même au-delà du corps physique. Et nous touchons le corps d’énergie. Il y a là toute une puissance féminine qui, si elle était exprimée, apporterait fluidité, douceur, force tranquille.

Comment se déroulent vos séances ?

Tous les déplacements sont en lenteur, en micromouvements, et portés par le souffle qui est le maître du geste, celui-ci étant le disciple du souffle. Je passe par l’énergie du ventre pour calmer le mental grâce à une respiration abdominale calme ; quand on a la capacité d’aller loin dans des respirations calmes, la course du diaphragme se fait beaucoup plus ample dans la rondeur, la fluidité, la douceur.

Le travail du bassin est donc la clé ?

Travailler le bassin, c’est creuser les fondations de son édifice. Plus le bassin sera solide, plus l’on sera axé dans l’énergie d ventre, et plus l’on ira vers la lumière. L’espace du cœur fait le lien entre ce qui est en haut et ce qui est en bas, entre le subtil et le vital.

Quel rôle joue ‘Mulabandha’, la contraction de ce muscle interne spécifique ?

Il est dommage que les yogis ne soient pas assez précis en ce qui concerne ce travail plancher pelvien et du ventre. Faire Mulabandha, c’est comme de ramasser de façon subtile quelque chose de la terre, la mère nourricière. En étirant ce muscle, on lui redonne son élasticité. Mais en Occident, on cherche trop à retenir. La progression se fait par palier : voir, faire, ressentir.

« Voir c’est faire » disait krishnamurti. Et pour vous ?

On devrait aller voir avec la conscience qui est miroir, ce qui se fait dans chaque articulation.

« Toute une puissance féminine est contenue dans le ventre ».

 

Proposé par Dominique Bart

 

Pour aller plus loin : http://yogagianna.fr/

Rédigé par UCY

Publié dans #YOGA

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