UN HIVER SOUS HAUTE PROTECTION
Publié le 21 Décembre 2016
Plantes et santé
N° 174 – décembre 2016
Extrait du dossier par Jean-Pierre Giess
Le froid hivernal mobilise les ressources de l’organisme. Il assèche les muqueuses, une de nos principales barrières naturelles contre les virus, tandis que le manque d’aération, la promiscuité favorise leur propagation.
Dans ce contexte un éternuement peut suffire ! Mais le rhume ou l’angine qui en découle, signe avant tout la mise en place d’une défense de l’organisme pour combattre le virus.
Si cette réaction immunitaire est efficace, l’agresseur sera vaincu en quelques jours. Alors cet hiver, faisons le nécessaire pour garder notre immunité en pleine forme.
Code de bonne conduite
Certains animaux sont faits pour hiverner. Mais nous ne sommes pas de ceux-là. Pour passer l’hiver dans les meilleures conditions, restons en mouvement : pratiquons une activité physique régulière ! C’est la mesure d’hygiène numéro un, en particulier pour le système immunitaire.
L’activité physique stimule tous les processus physiologiques, de la circulation sanguine à l’élimination des toxines, en passant par la digestion et même l’attitude mentale. Sans forcément chercher la performance, et surtout sans vous faire violence sortez chaque jour, marchez, joggez si vous le pouvez, allez à la piscine. Là, la température de l’eau oscille généralement entre 27 et 29 °C, ce qui représente une hypothermie suffisante, conjuguée à l’effort de la nage pour booster votre tonus. Vous avez certainement déjà vu ces images des baigneurs de Noël à Nice, ou de ces « anciens », en Russie, qui font trempette chaque jour dans un petit bassin creusé à même la glace d’un lac gelé. Rien de tel pour vous aiguiser la santé et narguer non seulement les virus, mais aussi bien d’autres bobos, comme les douleurs articulaires ou la fatigue chronique. Sans aller jusqu’à de tels extrêmes, se confronter au froid tous les jours en faisant de l’exercice en extérieur est suffisant pour rendre la plupart d’entre nous plus résistants.
Ce n’est plus un secret pour personne, nos défenses immunitaires nichent dans l’intestin. C’est donc le moment ou jamais de s’intéresser à ses boyaux ! Pour renforcer la flore intestinale clé de voûte d’un système immunitaire performant, mangez beaucoup de légumes quotidiennement, ainsi que des fruits. Ils apportent les fibres qui maintiennent les intestins propres et fonctionnels, les minéraux et oligo-éléments, mais aussi des protéines facilement assimilables, des vitamines et des enzymes.
Vous l’aurez compris, il ne faut pas manger plus « riche » en hiver. Certains le recommandent sous prétexte que nous brûlerions davantage de calories à cause du froid. Quand on travaille toute la journée en plein air probablement…
Mais autrement, allégez au contraire votre consommation de viande, de produits issus du blé et de produits laitiers. Vous éviterez de déséquilibrer le microbiote et de produire des déchets métaboliques qui surchargent et donc fragilisent votre organisme.
Réagir aux premiers signaux
On a beau se prémunir, il peut tout de même arriver que la gorge commence à donner des signes d’irritation ou qu’un état grippal s’empare de nous tout à coup. La bonne nouvelle c’est que si vous avez pris quelques mesures de prévention, rhume, bronchite et autre grippe seront d’autant moins virulents et passeront d’autant plus vite. Observez autour de vous celles et ceux qui ne font rien mais courent chez le médecin au moindre tressaillement : leur rhume ou leur état grippal prennent souvent une forme larvée et finissent par durer des semaines, malgré les médicaments (ou peut-être à cause d’eux ?).
C’est que rhume et grippe ne se manifestent pas uniquement par hasard. Ils sont souvent aussi un moyen pour l’organisme de se nettoyer grâce à une forte et brève poussée de fièvre, ou d’exprimer sa fatigue et son besoin de repos. Dans tous les cas, dès les premiers signes, on aura recours à la vitamine C, naturelle bien entendu. Tous les processus métaboliques, en particulier ceux relatifs à l’immunité, sont plus efficaces avec un apport en vitamine C optimisé. Choisissez de préférence l’acérola, et prenez-en de manière à totaliser entre 3 et 4 grammes de vitamine C quotidiennement pendant votre épisode maladif.
Vitamine C, métabolite universel
La vitamine C est un élément essentiel dans un si grand nombre de processus physiologiques qu’il vaut mieux s’assurer d’en avoir sa dose minimale !
Sirop protecteur : Presser 2 citrons dans de l’eau tiède, avec un peu de miel, cela vous en procurera environ 100 mg. Ajouter une goutte d’huile essentielle de citron pour accentuer l’effet dépuratif et stimulant de la digestion. A prendre le matin.
Comme les ennuis commencent le plus souvent au niveau du nez et de la gorge, autant agir tout de suite sans attendre que le mal ne gagne les bronches. Le réflexe de nettoyer un nez qui coule avec du sérum marin est maintenant assez courant, mais ce n’est pas forcément la meilleurs solution. En effet, si les muqueuses sont déjà irritées, la solution saline va certes nettoyer et désencombrer sur l’instant, mais aussi irriter des muqueuses déjà enflammées, ce qui n’est pas idéal pour la suite. Même chose pour la gorge. La sauge officinale est un remède bien plus doux, et tout aussi efficace.
Pour le nez : portez de l’eau à ébullition, puis préparez-vous pour l’inhalation et incorporez quelques feuilles de sauge au dernier moment.
Pour la gorge : infusez quelques feuilles de sauge dans de l’eau frémissante et une fois l’infusion refroidie, gargarisez-vous 3 à 5 fois dans la journée. On pourra utiliser l’infusion en lavage de nez, en la coupant pour moitié avec du jus d’aloe vera ou l’aloe arborescens, pour leurs vertus antiseptiques, anti-inflammatoires et cicatrisantes.
Une fois le refroidissement ou l’état grippal déclaré, le macérat de bourgeon d’aulne est intéressant en renfort, pour circonscrire les syndromes inflammatoires qui pourraient gagner la sphère ORL ou pulmonaire. Il minimise les risques de rhinite, rhino-pharyngite, bronchite et autre sinusite. Un adulte peut en prendre 15 gouttes plusieurs fois par jour et un enfant également à raison de 1 goutte par kilo de poids corporel.
L’inhalation, toujours d’actualité : Un peu oubliée avec l’arrivée sur le marché des spécialités pharmaceutique contre le rhume, l’inhalation reste pourtant bien plus efficace et surtout moins dangereuse.
Préparation : Dans un bol d’eau bouillante ou un inhalateur, verser 3 gouttes d’huile essentielle d’eucalyptus, antitussive et expectorante. 2 gouttes d’HE de lavande vrais, adoucissante et antispasmodique, et 1 goutte d’HE de thym, antibactérienne et antifongique. Essayer de tenir au moins 3 minutes. Répéter la manœuvre 3 fois par jour. En général 3 jours suffisent pour aller beaucoup mieux.
Attention les personnes aux peaux sensibles et couperosées se tiendront un peu en retrait du bol.
Proposé par Catherine Cuney