L’essence du yoga

Le journal du yoga

Mai 2019    N° 205

D’après un article d’Estelle Lefèbvre

Le mental est infaillible

Rien ne lui échappe ; il contient la mémoire de notre passé.

« Nous pourrions imaginer un tiroir, dans lequel est déposé un feuillet représentant fidèlement chaque instant de notre vie. Nous valorisons les événements qui nous marquent ».  Sri T.K.Sribhashyam. (Fils de Sri T. Krishnamacharya).

La fonction du mental est de se remplir, d’être en mouvement. Seulement voilà :

« Nous vivons dans un monde de tourbillon. Notre vie n’est que mouvement. Comment l’arrêter, car notre vie en dépend ? On ne peut arrêter le monde, mais on peut arrêter la façon dont on le voit » Sri T. K.S.

Il est nécessaire de trouver le silence car il ouvre les portes de la vérité. Imaginons un bocal plein d’eau et de limons en suspensions. Le limon ne peut se déposer que si l’eau cesse d’être en mouvement. Chaque événement valorisé est un caillou que nous jetons dans le bocal maintenant l’agitation de l’eau et le limon en suspension et réactivant inconsciemment des activités émotionnelles mémorisées. L’objectif est de cesser ces troubles et une fois le calme revenu nous pouvons voir le fond du mental et la réalité.

 Les trois volets de la démarche spirituelle

Selon la tradition indienne le corps est indispensable à la recherche spirituelle. Là où le yoga pose son regard le corps s’étire, se déploie et se renforce. Quand le corps est renforcé, le mental retrouve la volonté, la persévérance et le courage, qualités indispensables pour aborder les exercices mentaux du yoga. Ces pratiques nous apprennent le détachement. Le silence est Satya, le réel ; nous entrons dans le monde réel.

 Les techniques respiratoires et les concentrations aident à décanter le mental de nos vécus, pensées, sentiments et émotions, à réduire le flot de nos pensées.

« La respiration est étroitement liée à notre pensée. Plus la respiration est lente, moins il y a de pensées. Chaque pensée éveille une valeur affective. La respiration lente réduit l’impact entre la pensée et la valeur affective » Sri T.K.S.

La concentration nettoie profondément le mental afin que celui-ci puisse accueillir la méditation. Sribhashyam demandait à ses élèves de réfléchir sur les notions de Dieu hors religion, sur ce qu’il y a d’immuable en chacun de nous, l’âme, sur la paix …

Les portes de la vérité s’ouvrent quand le pratiquant explore toutes les facettes du yoga et se donne la peine de mettre en application cet art de vivre à tout instant. Pas à pas l’essence du yoga nous mène vers Dieu. Le Dieu non conceptuel, celui perçu par l’enfant face au paysage, celui qui touche du bout du doigt nos rêves d’enfant.

L’école Yogakshemam a été créée par Sri T.K.Sribhashyam en 1982 afin de continuer une tradition indienne très ancienne et transmettre les secrets du yoga que son père Sri T. Krishnamacharya lui a enseigné.

Proposé par Christiane Delabre

>Pour aller plus loin :  Sri T.K. Sribhashyam (1940-2017) est né à Mysore (Inde) en 1940. Il a grandi dans une famille de Maîtres spirituels qui se sont succédés sans interruption depuis le 9ème siècle. Cette lignée spirituelle appartient à la tradition Vishista Advaïta, une des branches du Védanta. Sri T.K. Sribhashyam a suivi dès son plus jeune âge l’enseignement de son Père et Maître Sri T.K. Krishnamacharya. Cet enseignement combinait, la philosophie Indienne, le Yoga, l’Ayurveda, dans la plus pure tradition de la transmission orale.

https://www.yogakshemam.net/