La porte du Sacré, symbole de transformation

Publié le 11 Mai 2016

Les Carnets du Yoga

N° 354 – Mars 2016

 

Claudine Lalande, Extrait Mémoire de 4ème année à EFY – Rue Aubriot – Paris

 

« Alors que je passais la porte en direction de ma liberté, 

Je savais que si je ne laissais pas toute la colère,

la haine et l’amertume derrière moi, je continuerais à rester en prisons. »

Nelson Mandela

 

Transition entre la prison -réelle- dans le cas de Nelson Mandela, ou -mental- et la liberté, entre le douloureux et l’heureux, entre le fermé et l’ouvert, la Porte symbolise le passage de l’ignorance à la connaissance, la quête même du yoga.

Le symbole invite à découvrir une réalité au-delà de l’apparence. Il est un outil, une élévation de la conscience. Il n’impose rien, il est une Porte ouverte vers l’univers, il suggère. Selon Jung, "lorsqu'on accepte le symbole, c'est comme si on ouvrait une porte qui nous mène dans une nouvelle pièce dont on ignorait auparavant l'existence."  Médiateur entre le monde physique et le monde de la pensée, il représente, par un objet concret, une idée abstraite. Si le symbole est une porte, la porte est aussi un symbole.

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Les portes dans le yoga 

La pratique du yoga est un apprentissage de l'attention et de la concentration. Dans les postures, avec l’accompagnement du souffle, nous nous installons dans le moment présent, le « ici et maintenant », moment fondamental pour placer le regard intérieur dans le lâcher-prise. Nous découvrons ainsi une manière différente d’aborder la vie, de rentrer en relation avec nous-mêmes, mais aussi avec les autres, et de vivre différemment les évènements bons ou mauvais qui rythment notre existence.

Cette ouverture, cet espace libéré dans le cœur, dans le corps, dans l’esprit, cette disponibilité donnée à soi-même, laissent place à la confiance, à la quiétude, à l’identification et à l’éloignement des craintes, des peurs primitives, archaïques (peur de l’abandon, peur de la solitude, peur de la mort…), des interdits bien cachés en soi.

Le yoga a cette particularité essentielle et unique que l’on ne se mesure ni à soi-même ni aux autres. La réalisation personnelle dans l’effort ne passe pas par la performance ni par la compétition, mais par un juste équilibre entre lâcher-prise et vigilance, par l’ahimsa, (non-violence), ce qui n’exclut nullement un accomplissement, un engagement total dans le geste, dans l’accueil du pranayama. Ce souffle lent et profond qui va porter la posture, dans l’écoute précise des sensations corporelles psychiques et mentales. Dans ce moment-là, s’expérimente pleinement l’Ashtanga-Yoga de Patanjali, les huit membres ou étapes du yoga : Yamas ou règles de vie dans la relation aux autres, Niyamas ou règles de vie vis-à-vis de soi, une disposition nouvelle envers soi-même et à l’égard d’autrui qui a pour effet de laisser choir en soi la violence, l’amour-propre. Cette voie du yoga devient une philosophie de vie, un art de vie.

Oser aller vers son être profond, oser parler, car les mots justes et bienveillants guérissent des maux. Ne plus avoir peur, libérer son esprit, se trouver, se retrouver par l’ouverture du corps, dans la posture. La conscience et la matière sont libérées, chacun se tournant vers l’essentiel et reprenant sa place dans l’ordre universel « en ne faisant qu’un avec le cours naturel des choses ».

 

Les chakras, Portes de libération

Notre être individuel est constitué de plusieurs couches dont la partie physique est la plus dense, et celle qui l'anime est le corps énergétique ou pranique (pranamayakosha).

Les chakras, qui mettent le corps en contact avec les énergies de l’Univers, font partie de ce corps énergétique. Ils sont placés sur l’axe vertébral, dont cinq sur le corps physique correspondant aux cinq éléments : Terre, Eau, Feu, Air, Espace ou Ether. Ils captent l’énergie cosmique, et les nadis (ou canaux) redistribuent cette énergie.

Les chakras apparaissent comme les Portes du corps, des portes merveilleuses à ouvrir. Etymologiquement, chakra signifie roue : roue de l’énergie vitale accumulée et redistribuée, comme des carrefours de l’énergie vitale, des centres d’énergies subtils, invisibles, mais qui sont autant de Portes en nous que franchit l’esprit pour passer de l’inconscient à la suprême conscience.

C’est à partir du chakra de base, Muladhara chakra, que la Kundalini, ce feu intérieur, cette mémoire génétique, enroulée comme un serpent, va commencer son ascension, puis redescendre, comme un mouvement de flux et de reflux, les vagues d’une douce marée. Son passage préparera peu à peu l’ouverture des Portes du corps énergétique et effectuera un nettoyage de cet espace entrouvert, lumineux, toujours dans le sens du chakra racine vers le chakra coronal. Ainsi est assurée une harmonie corporelle et psychique ; Le blocage de l’un ou de plusieurs de ces chakras entraînerait une pathologie, ou tout au moins un dysfonctionnement de l’appareil psychomoteur.

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Les Portes intérieures

La Hatha-Yoga-Pradipika nous enseigne que « lorsque par la grâce du guru s’éveille Kundalini endormie, tous les lotus et les nœuds son percés ».

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Selon François Roux, « le Pranayama, science et art du Prâna, est la Porte d’entrée par laquelle le yogi pénètre dans le corps subtil ».

« La Porte du Sacré se referme-t‘elle jamais ? Indissociable de l’énergie créatrice, elle nous ouvre à la confiance qui nous permettra de pousser les portes qui jalonnent notre vie. »

 

Pour aller plus loin : en prêt à la bibliothèque tous les numéros des carnets du yoga

à lire le dossier complet de ce numéro  : La porte, invitation au voyage, Derrière la Porte, l’être vrai, et  la suite de l’étude des chakras, puis les portes intérieures sur l’étude du souffle.

 

Proposé par Dominique Bart

Rédigé par UCY

Publié dans #YOGA

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