Violences infantiles : une bombe sanitaire

Publié le 13 Mars 2024

                                                Alternative Santé

                                               Février 2024 N ° 120

D’après un article du docteur Jean-Pierre Houppe

 

« Il n’est pas de violence sans lendemain » écrivait Victor Hugo.

Cette maxime s’applique particulièrement aux violences faites aux enfants, dont on sait aujourd’hui qu’elles sont à l’origine de multiples maladies chroniques de l’adulte. Il est grand temps de reconnaitre que la violence infantile, en particulier sexuelle, est une bombe sanitaire à retardement.

Pourquoi les violences faites aux enfants auront des conséquences délétères sur la santé de l’adulte ?

Les raisons fondamentales sont simples : la première est que nous naissons avec un cerveau immature et la seconde est que l’être humain s’adapte essentiellement pour survivre.

 

Un cerveau immature à la naissance

La construction du néocortex va demander de longues années et elle se fera progressivement par la rencontre avec l’environnement. Si cette croissance se déroule dans une ambiance insécurisante, violente ou traumatisante les conséquences pourront être catastrophiques.

Que va-t-il se passer dans le cerveau d’un petit humain victime de violences infantiles ?

Cela dépendra de l’âge. Un enfant de 5 ans victime de violence exprimera sa souffrance non pas avec des mots, mais par les mots du corps, c’est-à-dire la maladie à l’âge adulte.

 

Des perturbations cérébrales

Perturbations de la régulation émotionnelle (comment faire la différence entre danger et sécurité ?)

De la construction temporelle (le vécu du présent est pollué par le passé)

De structuration d’une altérité rassurante indispensable à l’être humain (comment faire confiance ?)

 Le cerveau devient quasiment exclusivement tourné vers la survie d’où une augmentation de la tension artérielle de façon majeure au moindre signe d’alerte, la sécrétion de multiples substances inflammatoires pour se défendre contre une agression ressentie comme réelle au risque de déclencher une maladie auto- immune, un rhumatisme inflammatoire, un cancer …

 

Les modifications épigéniques

Elles auront des conséquences sur l’état de santé d’une victime de violence dans l’enfance : obésité, diabète, dépression...

 

Conséquences médicales

Des troubles psychologiques et du comportement apparaissent : boulimie, anorexie, alcool, drogues, suicide, stress troubles cognitifs, psychose.

 Il serait faux de dire que la violence infantile est responsable de toutes les maladies mais il apparait dangereux de passer sous silence son rôle dans le déclenchement de multiples pathologies chroniques.

 Que faire en pratique ?  Une prise en charge globale (traitements médicaux, versant psychologique, versant corporel) est complexe. Elle ne sera possible sans un patient travail d’information du public et surtout une modification radicale de la formation des soignants et en particulier des médecins (formation au psycho-traumatisme, thérapies alternatives).

 Prévenir c’est oser lever le voile sur la réalité de notre société qui néglige ses vieillards et violente ses enfants.

« Le déni n’oublie rien, il conserve. La souffrance ne disparait pas ; elle n’a pas où aller. Le déni travaille : il fait grincer le corps » Patrick C. Goujon « Prière de ne pas abuser »

 

Proposé par Christiane Delabre

Rédigé par UCY

Publié dans #Santé-alimentation -

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