Rencontre avec les Bishnoïs
Publié le 12 Mars 2012
SOURCES
N°18 - Février / Mars / Avril 2012
Présenté par Christiane Delabre
D’après un article de Christine Kristof-Lardet
Qui sont les Bishnoïs ?
C’est une communauté vishnouïte indienne, principalement représentée au Rajasthan
qui observe les préceptes édictés par le prophète Djamboli.
La première partie du dossier est consacré à ce peuple.
Irène Frain, journaliste et romancière nous parle de son livre :
« La Forêt des 29 ».
Dans ce roman se mêlent fable et faits historiques ; on y découvre une saga écologiste d’un temps ancien, mais qui nous place devant nos responsabilités face aux temps à venir.
Pourquoi ce titre ? Le mot ‘bishnoï’ signifie 29.
En 1485 Djamboji comprend que la sécheresse qui sévit dans la région où il vit n’est ni une vengeance des dieux, ni une fatalité, mais ‘la réaction naturelle’ d’une nature maltraitée.
En effet les puissants maharadjas détruisent progressivement toutes les forêts pour construire leurs palais. D’où une fragilisation des écosystèmes qui assuraient la survie et l’équilibre de tous les hommes, bêtes et plantes.
Il décide donc de se retirer avec quelques compagnons pour fonder une communauté basée sur 29 principes simples et accessibles à tous. Ces règles ont pour objectif premier de permettre à la communauté de se nourrir et de survivre.
Quelques règles :
- faire l’offrande quotidienne au feu, en cultivant le sentiment d’empathie avec tous les êtres vivants, ainsi que l’amour envers la nature et son Créateur.
- méditer deux fois par jour, avant l’aube et au crépuscule.
- réfléchir avant de parler, filtrer ses paroles avec le même soin que son eau et son lait.
- ne jamais couper les arbres verts. N’utiliser que du bois mort.
- fournir un abri aux animaux vieillissants ou malades, et ainsi leur éviter l’abattoir.
(et elle énumère toutes les autres règles…)
Irène Frain cite aussi dans son livre les noms de 363 villageois.
Pourquoi ?
En 1840 le Bishnoïs vivaient en paix jusqu’au jour où un maharadja décide de construire un nouveau palais. Pour cela il a besoin d’arbres et le seul endroit où il en reste encore se trouve chez les Bishnoïs. Le maharadja envoie son premier ministre et son armée couper la forêt de Khejarli.
Les voyant à l’œuvre, la propriétaire des lieux Amrita Devi se précipite et s’interpose entre la hache et l’arbre en disant : " ma vie vaut moins que celle d’un arbre " et sa tête est aussitôt tranchée et l’arbre coupé. Tous les villageois accourent pour sauver les arbres et subissent le même sort qu’Amrita jusqu’au 363ième d’entre eux.
A ce moment-là, écœurée par ce carnage, l’armée retourne auprès du maharadja qui, prenant conscience de la monstruosité de son action demande pardon et fait graver sur un plateau de cuivre un édit qui stipule qu’il est interdit de toucher aux arbres et aux animaux sur le territoire BishnoÏ.
Le principe de non-violence
La romancière explique que si on répond par la violence à un acte de non-violence,
il arrive un moment où l’effet de la force irrésistible de la justice et de la vérité intervient .
Cette idée est également illustrée par les marches pacifistes de Ghandi.
La violence faite à la nature est intolérable de même que le mal qui est fait aux hommes, aux animaux et que nous nous faisons à nous-mêmes.
La violence entre humains et envers la nature provient de notre volonté de domination, de notre avidité et de la toute-puissance de notre fameux ‘égo’.
Vous pouvez consulter le site :
www.laforetdes29.fr pour un approfondissement et des explications précises.