«Les bienfaits du yoga, témoignage»
Publié le 20 Novembre 2019
- Le journal du yoga
N° 205 – mai 2019
Carte blanche, Sarah Calcagno, professeur de yoga à Toulouse
« Je pratiquais le yoga depuis plusieurs années lorsque le diagnostic est tombé : Mon père si fort, si puissant, si invincible, était condamné. La maladie ne laissait aucune chance. Stupéfaction. Bataille. Acceptation. C’est avec ces trois étapes que je pourrais décrire son parcours.
Le yoga a été d’une grande aide.
Pour mon père le Pranayama l'a aidé pour l’apaiser mais aussi pour refroidir le corps après les séances de radiothérapie (une respiration alternée où on inspire toujours par la narine gauche).
De mon côté, en plus des pranayama et de la méditation quotidienne, ma pratique des asana s’est intensifiée pour décupler mon énergie. Prendre soin de mon père tout en continuant à faire face à mes autres responsabilités. Regarder mes émotions sans me laisser enfouir en elles. Libérer les nœuds dans la gorge. Dissoudre les tensions et les crispations.
Prendre une grande inspiration et ouvrir les épaules.
Pour lui ; Se libérer du sac à dos de la vie. De l’oppression. Ouvrir son corps. Passer par le corps pour atteindre l’esprit.
Pour moi : «Trouver le calme dans la tempête», cette expression prenait tout son sens. Revenir à ma respiration lorsque mes jambes flageolaient d’impuissance. Inspiration. Expiration. Allonger ma respiration. Prendre conscience de ce petit temps d’arrêt entre l’inspiration et l’expiration.

Parce que lorsque l’on se retrouve si proche de la mort, on se rend compte combien la vie est précieuse. Combien notre souffle nous accompagne et nous soutient. Combien lui seul nous ramène à la conscience claire et harmonieuse lorsque l’esprit s’emballe. Retrouver de la sérénité et de la force pour accompagner notre proche vers sa dernière demeure.
Ensuite vient l’Après. Après la vie. Après la mort. Le manque. L’absence. Le vide. Ma pratique personnelle yogique changeait. De yang elle est devenue yin. Peu de postures tenues longtemps. De la douceur lorsque la vie vous gifle. Mon père est un homme qui m’a donné les clés de ma vie future. Les clés de l’acceptation. Il a fait face à sa maladie avec un courage exemplaire qui ne peut que me donner envie de faire de même.
Je suis reconnaissante envers la vie de m’avoir offert un père tel que lui. Durant trente-six années nous avons ri, pleuré aimé, vécu pleinement. Merci ».
Présenté par Catherine Cuney et Martine Oehl