une hygiène du coeur
Publié le 26 Février 2011
Santé Yoga
N° 113 - janvier 2011
Présenté par Monique Guillin
D'après un article d'Isabelle Clerc
Olivier Clerc est parti trouver Don Miguel Ruiz au Mexique après avoir traduit « Les quatre accords toltèques ». Une transformation rédemptrice s'en est suivie dont il donne les clés dans son livre "Le don du pardon " qui témoigne du choc de cette rencontre. (éditeur Guy Trédaniel).
Santé Yoga - Comment avez-vous rencontré Miguel Ruiz ?
Grâce à Maud Séjournant, qui se formait avec Don Miguel Ruiz au Nouveau Mexique. Après avoir traduit son livre, j'ai eu envie de le rencontrer et je suis parti au Mexique dans un groupe organisé par Maud. Quand Miguel nous a rejoints à l'hôtel, je ne m'attendais pas, au moment où on s'est salués, à son regard dans les yeux, à son sourire, à cette embrassade. A ce moment-là, j'ai ressenti que tous les jugements émis sur moi depuis ma naissance, n'existaient pas. Il n'y avait plus qu'une énergie inconditionnelle, et sans un mot... Une présence très forte.
S.Y. Il semble à vous lire qu'il ait opéré en vous une véritable conversion.
Je me suis retrouvé sur sa demande dans une posture déconcertante, agenouillé devant quelqu'un que je ne connaissais pas et à lui demander pardon. Cela s'est répété avec tous les participants du groupe. Mon mental a disjoncté : à travers ces personnes auxquelles je demandais pardon, je demandais pardon à tous ceux contre qui je gardais des griefs. Toutes ces rancunes accumulées diminuent la capacité d'aimer... L'enseignement de Don Miguel nous relie à notre liberté fondamentale.
« Nous ne sommes pas condamnés à la rancune
et à la haine. On peut continuer d'aimer. »
S.Y. En quoi consiste ce pardon que l'on demande ?
« Ce n'est pas le pardon pour le tort que vous m'avez fait,
c'est pardon d'avoir en réaction fermé mon cœur. »
Dans notre culture ce n'est pas facile parce qu'on nous a dit que les autres étaient responsables de nos émotions et vice versa. Un renversement est à opérer : je suis responsable de mes émotions et je ne suis pas responsable de celles des autres... Miguel Ruiz nous a dit que nous pouvions tous expérimenter chez nous ce don du pardon. Et cela, quand nous le voulions.
S.Y. - Décrivez-nous le processus du « Don du pardon » ?
Vous vous mettez en état de réceptivité. Vous voyez venir une personne (en visualisation), un voisin par exemple avec qui vous avez eu des mots. Vous vous dites que vous n'avez pas envie de garder de tels jugements.
« Vous lui demandez alors pardon d'avoir utilisé ce qu'il a dit ou fait, pour le rejeter, c'est-à-dire pour couper cette circulation, ce flux entre lui et vous. »
Quand vous croisez la personne après, elle le sent. Si vous ne nettoyez pas les vieilles lampes à pétrole, elles s'encrassent. C'est la même chose au niveau du cœur.
S.Y. - Y-a-t-il un ordre, une progression dans ces demandes de pardon ?
On commence par les proches, puis le diable et le bon Dieu, puis soi-même. Et l'on exprime sa gratitude. Et peu importe que l'on ne croit ni à Diable (les forces négatives, multinationales, gouvernements, immigrés...) ni à Dieu.
Beaucoup disent que « la vie est mal faite », mais où en sommes-nous pour être constamment dans les jugements ? Bien sûr, le « don du pardon » est une discipline, une pratique qui devient une seconde nature. Après, on se demande pardon à soi-même... Juge-t-on un enfant qui apprend à marcher parce qu'il tombe ?
« C'est une conduite de vie qui vise à en finir avec le statut
de "bourreau - victime". En finir peut conduire à une grande unité. »