les ampoules basse consommation
Publié le 23 Février 2010
Quelle santé
N°45 - janvier 2010
Revue présentée par Monique Guillin
les ampoules basse consommation
L'ADEME nous presse de remplacer toutes nos ampoules à incandescence par des lampes fluocompactes, le CRIIREM nous met en garde contre les champs électromagnétiques qu'elles dégagent alors que l'ASF pointe les dangers du mercure qu'elles renferment. Doit-on choisir entre économie d'énergie et santé ? Pour faire le tri entre info et intox, Quelle Santé a fait tester les lampes basse consommation (LBC) en laboratoire.
L'agence internationale de l'énergie estime que l'éclairage engendre chaque année dans le monde 1900 millions de tonnes de CO2 -soit près de quatre fois les émissions annuelles de gaz à effet de serre de la France- et absorbe 19% de la production d'électricité de la planète. Sur le plan national, l'ADME considère que l'éclairage dans le secteur résidentiel représente 9 % de la facture d'électricité des foyers « … En outre, l'éclairage constitue en partie, un usage de pointe de l'électricité, faisant plus fréquemment appel à des moyens techniques de production (gaz, charbon, fuel...) générateurs d'émissions de gaz à effet de serre. Un tel remplacement permettrait ainsi de réduire les émissions de CO2 de près d'un million de tonnes chaque année. »
LBC ou pace-maker, il faut choisir. Il semblerait que les LBC n'ont finalement pas bon sur toute la ligne. Le professeur Le Ruz, président du CRIIREM soulève le problème pour les personnes appareillées avec des dispositifs d'assistance médicale (stimulateur cardiaque, pompes à médicaments, prothèses, clips veineux, appareils auditifs...). Selon lui, elles peuvent être exposées de façon instantanée lors de la mise en service des ampoules à économie d'énergie à des pics de champs électriques de l'ordre de 100 à 300V/mv voire plus, et par la suite, en fonction des distances et des puissances impliquées, à des champs électriques allant de 2 à 100 V/m...
Du côté de l'ADEME, le scandale n'est pas pour demain et d'affirmer : « les études menées ces dernières années permettent de conclure aujourd'hui que les LBC, utilisées de façon normale, à savoir à plus de 30 cm d'une personne, ne sont pas dangereuses pour la santé humaine. (…) »...
Qui croire ? Pour l'équipe de recherche de Supélec qui a testé cinq LBC à la demande de Quelle Santé, « le principal risque (autre que la présence de mercure et l'émission d'ultra-violets) induit par les émissions de ces lampes pourrait bien être un brouillage radioélectrique dans la bande de radiodiffusion : grandes ondes, petites ondes... »...
Le mercure. « L'exposition chronique au mercure peut entraîner des dommages au niveau du système nerveux central, des reins, du foie » disent les scientifiques... Comme pour les ondes électromagnétiques, l'expérience a prouvé que toutes les LBC ne renferment pas le même taux de mercure et que leurs émanations sont variables.
Le recyclage C'est fondamental pour limiter la casse environnementale. Récyclum, éco-organisme agréé par les pouvoirs publics, collecte et traite les ampoules usagées déposées dans des bacs chez les distributeurs, les déchetteries ou les électriciens... Le mercure des ampoules non recyclées s'accumulera immanquablement dans l'environnement et se retrouvera à plus ou moins long terme, dans la chaîne alimentaire.
Interview d'Alain Lefranc, bioélectricien, spécialiste des champs électromagnétiques dans la maison :
« Les LBC ne correspondent pas à tous nos besoins. Il est aberrant de les mettre dans les zones de passage, dans les toilettes ou les endroits où elles ne sont pas allumées très longtemps. La première chose à faire est de limiter sa consommation d'énergie. Evitez de laisser inutilement des appareils ou des prolongateurs sous tension, des veilleuses allumées. Soyez vigilant sur les appareils branchés dans les zones de sommeil, éloignez le réveil électrique et la lampe de chevet de la tête du lit... »