Prendre le chemin des plantes exotiques…
Publié le 30 Janvier 2013
Plantes et Santé
N° 130 Décembre 2012
D’après un article de Claire Lecoeuvre
Venues de contrées lointaines, ces plantes régulièrement mises en vedette parfois sur un mode éphémère, contribuent néanmoins à nous remettre sur le chemin de la santé. "L’utilisation des plantes exotiques ne date pas d’hier" rappelle Jean-Michel Morel phytothérapeute.
Parmi ces plantes rapportées par les explorateurs car jugées utiles pour nos contrées, on peut citer le clou de girofle, apporté dès le IVème siècle. Mais la plus grande vague d’importation de plantes médicinales date du XVIIème siècle : le quinquina qui sauva nombre de personnes de fortes fièvres dont Louis XIV, le pavot, le muscadier, le bois de santal, le curcuma.
D’autres ont été oubliées comme le ratanhia du Pérou ou l’armoise de Chine, mais qui pourraient bien faire leur réapparition comme nouveau produit miracle. Régulièrement, des plantes connues depuis longtemps sont redécouvertes ou mises sur le devant de la scène.
Malheureusement la réglementation actuelle ne facilite pas l’utilisation courante de ces richesses.
Le choix des plantes
La plante choisie doit posséder des vertus intéressantes, exister en quantité suffisante pour son commerce à grande échelle. Les chercheurs analysent les extraits en laboratoire et les testent. Enfin elle doit être inscrite à la pharmacopée, c’est-à -dire la validation par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).
Avons – nous besoin de ces plantes dites exotiques ?
Beaucoup de professionnels le pensent ; en effet certaines plantes sont utilisées quotidiennement comme le clou de girofle l’anesthésique le plus classique, le café, le théier, la noix de kola, le maté, le guarana. Car leurs conditions environnementales sont à l’origine de leurs principes actifs, souvent plus riches du fait de conditions parfois extrêmes. Par exemple l’ harpagophytum, provenant de Namibie qui contient beaucoup d’iridoïdes aux propriétés anti-inflammatoires ; cette plante de zones sèches est très difficile à cultiver en dehors de bon biotope complexe.
Mais toutes ces plantes exotiques ne sont pas indispensables et peuvent être remplacées par des espèces locales. Le soja donné aux femmes pour les problèmes liés à la ménopause peut être remplacé par l’achillée millefeuille et le fragon et la vigne rouge sont aussi intéressants que l’hamamélis du nord de l’Amérique.
Sont – elles dangereuses ?
La plupart des plantes exotiques ont un intérêt prouvé au fil du temps mais le consommateur doit rester vigilant pour les dernières mises sur le marché et non validées scientifiquement.
« Le danger, c’est l’automédication » met en garde Jean-Michel Morel.
La thérapeute Françoise Thomas ajoute : « Ce n’est pas : telle plante égale tel médicament, égale tel usage ».
Il faut sortir du système de pensée occidental.
ATTENTION à Internet où se vend tout et n’importe quoi. Des erreurs peuvent survenir comme par exemple une confusion entre deux noms chinois très proches qui a provoqué une centaine de cas d’insuffisance rénale. Certains produits sont falsifiés pour les rendre moins chers. Malheureusement plus un produit est rare, plus il est cher et cela entraîne la corruption.
Les plantes surexploitées qui valent cher sont un gain pour les populations locales ; les stocks sont pillés. Certains pays ont lancé des interdictions de cueillette pour certaines plantes.
Pourra-t-on, avec le temps, prévoir et éviter ces dégâts sur l’environnement ?
Présenté par Christiane Delabre
nota : On pourra lire un article intéressant écrit par le Dr Jean Michel Morel, vu sur le site : www.lanutrition.fr
Jean-Michel Morel : « La tendance écolo touche enfin la santé »
Le journal Le Monde a publié le 3 octobre 2007 un article intitulé « Du bon usage des plantes » dans lequel le journal reprend des informations de la revue « Prescrire » concernant l’utilisation de certaines plantes en phytothérapie. Le docteur Jean-Michel Morel, médecin généraliste et président de la Société Franc-Comtoise de Phytothérapie et d’Aromathérapie a souhaité réagir à cet article.