Manifeste pour une sagesse de la Terre
Publié le 12 Juillet 2010
Sources
n°14 Mai/Juin/Juillet 2010
par Monique Guillin
Par Pierre-Yves Albrecht
Philosophe et écrivain, fondateur des Centre thérapeutiques
des Rives du Rhône et de l'académie Aurore
Il y a quelques siècles maintenant que la pensée occidentale officielle, enchaînée au savoir « positif », n'autorise plus que deux sources du connaître :
l'empirisme, tributaire de la perception sensible, et le conceptualisme rattaché à la « réflexion » abstraite.
La question aujourd'hui est donc de savoir si seules peuvent prétendre à la connaissance réelles les données des sens, si seuls encore peuvent être tenus pour « réalités » les seuls produits de la raison.
N'existe-t-il pas un inter-monde, un univers de signification, celui pour lequel et par lequel les hommes trouvent sens autant à leur vie qu'à leur mort, parce que sa dimension secrète sous-tend tous les projets et les déterminent fondamentalement dans leur vérité et leur liberté : le monde de la Sophia, de la Shekhina, l'espace hyper réel de la Sagesse où s'enracine tout ce qui pour l'humain réfère à ce qu'il nomme « valeur et motivation ».
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La sagesse ou l'itinéraire spirituel a sa fonction noétique propre qui nous ouvre un accès à une région de l'Être que les sens et la raison ne peuvent nous donner.
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De cette occlusion spirituelle, on mesure déjà les délétères conséquences actuellement. Malgré le matérialisme et le technicisme étincelants, malgré un hédonisme des corps spectaculaire, malgré un savoir abstrait dominant, les âmes crient famine à travers les pathologies de non sens, les violences renforcées, les dépendances multiples, à travers l'écosystème déchiré du grand Anthropos, de notre Mère la Terre, à travers les luttes sans merci mettant aux prises presque tous les peuples de la planète.
Ne nous cachons pas que les habitudes mentales cristallisées depuis plusieurs générations font obstacle pour nos contemporains à cet inter-monde de la Sagesse qui semble devenu une dimension de l'imaginaire, sans utilité pratique ou scientifique, reléguée dans les coulisses réservées aux Mystiques du passé.
Et pourtant, et en ceci consiste notre appel solennel, l'imagination active de la Sagesse de la voie du cœur, est le seul recours contre la névrose ambiante qui crispe les âmes et défigure la terre. Si nous désirons encore sauver celle-ci du désastre polluant, c'est en enchantant nos cœurs des tonalités archétypales de l'inter-monde de la Sagesse, en transfigurant d'abord nos âmes que nous transfigurerons par voie de conséquence celle qui nous contient et que nous appelons notre Terre qui, en miroir, nous renverra, à travers les images de beauté, l'image transformée de l'homme « debout », restauré dans un corps, une âme et un esprit en harmonie.
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Pour aller plus loin : http://www.rivesdurhone.ch/