Les deux visages du soja
Publié le 4 Mai 2011
Plantes et Santé
N° 112 - Avril 2011
Présenté par Christiane Delabre
D’après un article de Samantha Pagès
Dans cet article consacré aux deux visages du soja, l’auteure nous met en garde contre une consommation excessive de soja en Occident. Le soja est devenu en moins de vingt ans l’un des aliments les plus consommés au monde ; il est désormais présent partout mais n’en abusons-nous pas ?
Quelles sont les vertus du soja et
pour quelles raisons faut-il éviter les excès ?
Le soja est une légumineuse qui se consomme sous forme de ‘lait’, de yaourt ou de fromage (tofu). Ses grains possèdent une composition nutritionnelle unique dans le monde végétal. Le vrai soja (de couleur jaune, dont le nom botanique est ‘Glycine max’) est une source d’antioxydants stimulant le système immunitaire ; il contient des oestrogènes végétaux, des protéines et de bonnes matières grasses dépourvues de cholestérol.
Les végétariens ont pensé qu’il pourrait remplacer la viande ; en effet sa teneur en protides est de 40% en moyenne soit presque autant que la viande. En outre, il contient les huit acides aminés essentiels. Mais deux de ses acides aminés sont en trop faible quantité pour que le cocktail soit assimilable. Il ne peut donc pas remplacer la viande et la combinaison céréales et soja ne fonctionne pas non plus en raison d’une mauvaise assimilation des nutriments (trop de fibres dans les céréales).
De plus le soja contient des toxines naturelles susceptibles de dérégler le métabolisme thyroïdien chez les personnes carencées en iode. De même l’acide phytique bloque l’assimilation du fer, du zinc, du cuivre, du magnésium et du calcium issus de l’ensemble des aliments ingérés ; cette substance disparaît quand le soja est cuit, germé ou fermenté.
Autre déconvenue pour les intolérants au lait de vache qui ont vu dans le ‘lait’ de soja un prodigieux substitut. Malheureusement il est très riche en isoflavones et lécithine qui sont des composés végétaux qui jouent un rôle comparable à celui des oestrogènes.
Il peut contribuer au confort des femmes souffrant de bouffées de chaleur à la ménopause mais pour d’autres femmes il peut engendrer des réactions hormonales propices à induire, stimuler ou multiplier les cellules cancéreuses ou accélérer le mécanisme cancéreux.
Il faut noter que la présence des ces isoflavones dépend de la forme que prend le soja ; par exemple le lait et le yaourt seraient les plus riches tandis que le tofu en possède de plus petites quantités.
Les compléments alimentaires préparés à partir d’extraits de la graine et destinés aux femmes ménopausées doivent être évités chez les personnes qui n’ont pas été confronté au soja auparavant et celles qui présentent des antécédents personnels ou familiaux de cancer du sein.
En Occident nous consommons plus de soja que les Asiatiques !
qui ne prennent pas de manière massive et quotidienne cet aliment.
Ils consomment le soja, sans excès,
sous forme trempée et pressée (tofu, miso) ou fermentée
(tempeh, natto, shoyu, tamari).
Pour adapter le soja à notre métabolisme d’occidentaux, il doit être consommé ponctuellement et sous forme fermentée, ainsi il présente plus d’avantages que d’inconvénients.
A lire :
« Les délices de la cuisine au soja » d’Ulrike SKADOW et Nicolas LESER . Ed. Minerva
« Soja santé »de Brigid TRELOAR. Ed. Guy Saint-Jean