dialogue inter-religieux : hindouisme - chrétien
Publié le 22 Janvier 2014
Rubrique Actualités : Vu dans le Monde des religions (septembre/octobre 2013)
Frère John Martin Sahajananda :
" L'hindouisme m'aide à comprendre plus en profondeur le message du Christ "
par Virginie Larousse et Julien Leloup
Son nom signifie : « Celui qui trouve sa joie avec les simples ».
Il est moine bénédictin, responsable spirituel à l'ashram de Shantivanam (« bois de la paix ») dans le Sud de l'Inde, fondé par Jules Monchanin et henri Le Saux, dont il suit les traces, prônant le dialogue entre hindous et chrétiens.
Pascale Leroy
Le dialogue inter-religieux ne fait pas partie du capital génétique, mais dans son cas il fait partie intégrante de son histoire familiale.
Hindoue, sa mère s'est en effet convertie au catholicisme pour épouser son père, catholique. Les deux sont des enseignants modestes qui se retrouvent bientôt à la tête d'une famille de sept enfants confrontée à la pauvreté. Certains hindous voient là une punition pour celle qui a abandonné sa religion. Cette affirmation plonge la mère dans une grande confusion. A sa mort, son fils, préoccupé du salut de l’âme maternelle, décide d'en savoir un peu plus sur l'hindouisme.
Après des études de philosophie et de théologie, son parcours le conduit à l'ashram de Shantivanam, où il rencontre Bede Griffiths, successeur de Henri Le Saux et Jules Monchanin, qui a beaucoup développé la notion d'advaïta chrétien qu'il perçoit comme « une ouverture révolutionnaire ».
Selon lui, le principe de non-dualité qui imprègne toute la culture védique et consiste à rechercher l'unité derrière la diversité apparente se retrouve dans le christianisme, notamment dans la phrase de Jésus disant : « Le Père et moi, nous sommes un. » (Jean 10, 30).
Cette unité existe dans les différentes traditions spirituelles, même si les unes et les autres divergent en apparence, notamment dans leur idée de la relation avec la divinité.
« L'hindouisme focalise trop sur l'amour de Dieu, explique John Martin Sahajananda, le but ultime étant de ne faire qu'un avec la divinité, au détriment de l'amour du prochain. C'est tout le contraire dans le christianisme et, à n'en pas douter, les deux traditions auraient tout intérêt à s'inspirer mutuellement pour parvenir à une sorte d'équilibre entre amour de Dieu et amour du prochain. »
Pour lui, la Vérité se situe bien au-delà des religions et il est urgent de « dépasser les systèmes de croyance » qui unissent les uns pour mieux diviser les autres et ne parviennent pas à toucher à l'universel.
Proposé par Monique Guillin
Pour aller plus loin :
à la bibliothèque de l'UCY :
Marie-Madeleine Davy : "Henri Le Saux : le passeur entre deux rives". Paris, A. Michel, 1997.
Henri LE SAUX : "Initiation à la spiritualité des Upanishads"
Sites :
ashram de Shantivanam : http://www.christ3000.org/index.htm
Association Jules Monchanin et Henri le Saux : http://monchaninlesaux-lyon.cef.fr/html/ashram.htm