‘ CHALEUR DU CORPS, CHALEUR VITALE’
Publié le 10 Août 2011
PLANTES ET SANTE
numéro 115 - juillet – août 2011
D’après un article de Adeline Gadenne
Lorsque notre corps s’échauffe ou se refroidit, des mécanismes de régulation se mettent en marche pour retrouver une température ’normale’. Pas toujours facile lorsque notre thermostat est déréglé ou mis à l’épreuve par des conditions extérieures extrêmes.
Notre thermostat c’est l’hypothalamus, difficile d’accès par traitement car il est situé au centre de l’encéphale.
Il faut donc agir plus précisément sur chacun des mécanismes de thermorégulation, avec notamment des plantes médicinales influant sur la circulation sanguine ou la transpiration.
Par exemple certaines plantes ont la capacité de nous rafraîchir l’haleine, les jambes etc.… Ainsi, le menthol contenu dans l’huile essentielle de menthe est capable de stimuler les récepteurs de l’organisme sensibles au froid, d’où la sensation de fraîcheur bien connue qu’il provoque une fois absorbé. En été on peut consommer la menthe sous forme de tisane refroidie ou chaude. Elle aura alors la vertu d’enclencher un autre mécanisme de thermorégulation : la transpiration.
Maintenir notre température à 37°C : un défi ?
Au plus fort de la chaleur estivale comme par grand froid, notre corps s’attache à maintenir une température constante. Cette thermorégulation permet le bon déroulement des réactions chimiques et biologiques dans l’organisme.
De plus, notre température interne est la plupart du temps bien supérieure à celle de notre environnement. Notre corps doit donc produire en permanence de la chaleur, plus précisément il en récupère à partir de notre métabolisme : en effet parmi les réactions chimiques qui se déroulent dans notre organisme, certaines produisent de l’énergie tandis que d’autres en consomment ; les transferts d’énergie des unes vers les autres n’ayant jamais une efficacité de 100%, le surplus est transformé en chaleur corporelle.
Quand l’hypothalamus reçoit les informations de nos capteurs, il déclenche ou inhibe différents mécanismes de thermorégulation : la transpiration, la vasodilatation des vaisseaux superficiels qui entraîne une augmentation du débit sanguin donc dissipation de la chaleur ; inversement la vasoconstriction réduit ce flux et la perte de chaleur.
Que se passe-t-il en été ?
La chaleur peut mettre à l’épreuve notre système circulatoire ; en effet elle dilate exagérément les veines si bien que le sang a du mal à refluer vers le cœur. Des œdèmes et une sensation de jambes lourdes peuvent apparaître car le sang a tendance à stagner aux extrémités, surtout au niveau des mollets et des chevilles.
En aromathérapie plusieurs huiles essentielles sont intéressantes en application locale : la menthe poivrée, la lavande, le cyprès ou le pin sylvestre soulagent les membres engourdis.
En phytothérapie, on profitera de la saison estivale pour consommer des myrtilles, fruits aux puissants effets veinotoniques grâce à des principes actifs diminuant la perméabilité vasculaire.
Comment régler son circuit de refroidissement ?
D’autres facteurs échauffent notre organisme : la digestion, l’exercice physique ou encore le stress. La réponse la plus perceptible est généralement la transpiration. D’où la nécessité de boire afin d’alimenter son circuit de refroidissement. Mangez de la pastèque en été !
Adoptez une tenue vestimentaire adaptée (vêtements amples..), rafraîchissez votre corps par une baignade.
Si la transpiration est excessive, plusieurs plantes sont recommandées : la sauge officinale pour la sudation d’origine nerveuse ou les sueurs des malades ou les feuilles de noyer pour une transpiration excessive des mains.
Que révèle notre température ?
Le serrement de mains devrait constituer un grand acte de consultation. L’écart de températures (de 36,1° à 37,8°C) entre individus peut être anodin ou révélateur de pathologies :
- Dysfonctionnements hormonaux
- Problèmes circulatoires
- La fièvre correspond à une réaction de défense contre une infection ; elle peut aussi avoir pour cause un coup de chaleur, une insolation, des troubles du système immunitaire ou encore une réaction à certains médicaments ou à un vaccin.
Le chaud et le froid dans la diététique chinoise
Une grande partie de la nourriture que nous consommons est utilisée pour produire notre chaleur vitale. L’une des bases de la diététique chinoise est de distinguer les aliments en fonction de leur nature qui peut être chaude, tiède ou froide.
Les aliments chauds (viande d’agneau, ail, poivre, noix de muscade, alcools forts, vins chauds…) protègent du froid.
Les aliments tièdes (poireau, oignon, gingembre frais, coriandre, café, vin rouge….) sont des stimulants.
Les aliments de nature fraîche (tous les fruits et légumes) favorisent la synthèse du tissu sanguin. Sur le long terme il ne faudrait pas donner l’exclusivité à ce type d’aliments, notamment les crudités, au risque de provoquer des sensations de froid interne ayant pour conséquence une baisse des défenses immunitaires.
En diététique chinoise une chaleur est nécessaire à la transformation des aliments. Si ‘le feu digestif’ est faible par nature ou affaibli par la consommation de mets froids ou glacés, on va ressentir des lourdeurs digestives, des ballonnements, du froid dans les extrémités…il s’agira alors de favoriser les aliments de nature chaude ou tiède et de les chauffer avant de les consommer.
La diététique chinoise et les enfants
On explique les rhumes, otites, et autres maladies infantiles par la faiblesse digestive des plus jeunes. La médecine chinoise préconise donc d’éviter les fruits et les légumes crus, notamment les agrumes mais aussi les glaces et les boissons froides. La viande doit être apportée en petite quantité et les céréales très bien cuites. Les produits laitiers ne doivent pas être servis frais.
Rappelons que le lait maternel, premier aliment naturel, est à la température du corps.
Présenté par Christiane Delabre