Catherine Kousmine, une battante
Publié le 13 Septembre 2010
Plantes & santé
N° 104 Juillet-août 2010
Revue présentée par Monique Guillin
D es années quara nte aux années quatre-vingt-dix,
elle a mené ses recherches en solitaire,
sur le rôle de l'alimentation dans l'apparition
et la guérison des maladies dégénératives.
Parcours d'une visionnaire.
Les évènements difficiles auxquels elle fut confrontée toute sa vie ont sans doute contribué au caractère bien trempé de Catherine Kousmine. Encore enfant, elle quitte son pays natal, la Russie, alors que la révolution gronde, direction la Suisse. Elle apprend une nouvelle langue, s'adapte à une nouvelle culture. A une époque où les femmes scientifiques sont rares, elle travaille pour payer ses études de médecine.
Pour une nourriture vivante
La mort de deux de ses patients, emportés par le cancer, la marque à vie :
comment le corps peut-il se fabriquer une tumeur ?
Elle décide d'étudier le cancer, « non pour le détruire, comme on le faisait alors, explique-t-elle, mais pour le comprendre ».
Dans son appartement, le Dr Kousmine étudie les souris porteuses de tumeurs mammaires spontanées. « Elle faisait ses recherches la nuit et travaillait le jour » commente un de ses élèves. Le hasard lui fait découvrir une première clé de la maladie. Pour des raisons d'économie, elle a remplacé la nourriture habituelle pour animaux, par du pain rassis, des légumes, du blé naturel et non traité. Le taux de cancer chute de 50 %.... C'est ainsi qu'elle pressentira le lien entre le développement des produits raffinés après la seconde guerre mondiale et l'augmentation des maladies dégénératives. La deuxième clé de sa future méthode lui est dictée par son bon sens... Petit à petit, Catherine Kousmine teste tout ce que les hommes mangent sur ses souris : margarines, sucre blanc, mais aussi vitamines.
Avant-gardiste mais isolée
Elle en déduira non seulement que l'alimentation joue un rôle important dans l'apparition et la guérison d'une maladie, mais surtout que la flore et la muqueuse intestinales jouent un rôle protecteur central. Elle mettra au centre de sa thérapie une réforme de l'alimentation réhabilitant la consommation d'oméga 3 contenus dans les huiles pressées à froid, de fruits et des légumes frais, des produits non raffinés, avec éventuellement complémentation en vitamines et oligoéléments.
En 1949, ses amis lui envoient un premier cancéreux. Les médecins lui donnaient deux ans, elle lui sauve la vie. Suivront des patients atteints de sclérose en plaque, de polyarthrite chronique, de maladie de Crohn, et même, à la fin, du sida.
Après un examen clinique complet et minutieux, elle expliquait à ses patients, avec force autorité, les quatre piliers de sa méthode :
réforme alimentaire,
complémentation en nutriments,
hygiène intestinale avec lavements si besoin
et lutte contre l'acidification anormale de l'organisme.
Dans les années cinquante, elle publie un petit opuscule sur la prévention du cancer. Mais les réactions ne se font pas attendre : elle est vivement attaquée par les oncologues, critiquée par les neurologues, reniée par la plupart des généralistes et la presse médicales.
Elle attendra plus de vingt ans pour oser parler à nouveau ouvertement. D'abord en partageant le résultat de ses recherches avec des médecins. Elle en forme ainsi plus de 80. Ensuite, elle écrit à la demande de ses patients : « Soyez bien dans votre assiette », puis deux autres ouvrages à succès.
Et, vingt-huit ans après sa mort, si les idées de Dr Kousmine sur les traitements préventifs contre le cancer ne sont pas officiellement plébiscitées, elles ont été largement répandues, même si on oublie de la citer.
« J'aimerais que chacun comprenne qu'il ne peut compter que sur lui-même,
qu'il est responsable de sa personne,
que le corps dont il dispose doit être géré comme n'importe quel autre bien. »
Docteur Catherine KOUSMINE
pour aller plus loin :
Association Kousmine française : http://www.kousmine.fr/
Fondation Dr C. KOUSMINE : http://www.kousmine.com/