Le yoga de l’écoute du silence
Publié le 23 Août 2009
LES CARNETS DU YOGA
N° 270 octobre 2008
par Jacques Vigne
Quand on demeure attentif dans le silence on perçoit un son continu, comme un léger sifflement. D’ailleurs « silence » a pour racine latine « silere » : sifflement. Ce petit sifflement est naturel et provient pour partie du bruissement des petites artérioles.
On rapproche dans les Upanishad le chant du silence du Om subtil.
La chandogya Upanishad (1) commence par un éloge du udgîtha qui signifie le chant (gîtha) à voix haute (ud), « le chant du dessus », le « chant qui vient d’en haut », le om subtil, en d’autres termes le « chant du silence ». Le son du silence fait percevoir de façon plus aiguë l’espace au point d’y être parfois identifié : « l’espace est le chant d’en haut le meilleur » ( Chandogya Up .,1.8.2)
La vibration du silence est unique et pénètre tout. Le son Om est le mariage du souffle et de la parole. L’écoute pure et dure du silence est une technique froide de méditation. On a besoin d’y mettre de l’amour pour pouvoir y persévérer.
Abhinavagupta Penseur le plus éminent de la religion shivaïte (fin Xième début XIième) auteur de Tantrâloka : »lumière sur les tantras », donne de nombreux enseignements sur le son mystique caché.
Kabir Poète mystique et réformateur, farouche défenseur de l’unité de l’être, indifférent aux dogmes, dit : "la clarté vient quand le musicien vit dans votre cœur." Ce tisserand musulman vécut à Bénares au XV ième siècle. Il est un des noms les plus fameux et les plus vénéré de toute la tradition indienne.
(1) chandogya Upanishad : la deuxième Upanishad par l’ancienneté. Avec la Brihadaranyaka elle est la source antique des principes fondamentaux de la philosophie du vedanta. C’est dans ce texte que l’on retrouve l’un des 4 grands principes : TAT TVAM ASI : « Cela est Brahman. Tu l’es toi-même ».
présenté par Denis Brossier
Pour aller plus loin : voir le fichier qui présente l'intégralité du texte de Jacques Vigne
Texte de Jacques Vigne pour les Carnets du yoga