Le yoga fait sa rentrée en lycée professionnel

Publié le 30 Août 2023

Les carnets du yoga

Avril 2020 – n° 383

 

D’après la rubrique « Vu d’ici » - Françoise Cappelle

 

Au lycée Darius Milhaud, au Kremlin Bicêtre (Val de Marne), le yoga s'invite auprès d'un groupe d'élèves auxiliaires de puériculture. Une première !

« Eh ! Madame, je vais craquer mon jean ! ». Anne Vahedi, enseignante de yoga formée à l'EFY de Paris, accueille des élèves auxiliaires de puériculture sur le tapis de yoga dans leur tenue de tous les jours. « Grâce au yoga, ces futures professionnelles apprennent à prendre soin d'elles à travers leur corps qui sera mis au service de l'écoute de l'enfant et de ses parents », confie Anne, ancienne infirmière puéricultrice et ancienne formatrice d'auxiliaires de puériculture dans ce lycée. Une ex-collègue formatrice lui confie ses élèves, toutes des filles âgées de dix-sept à vingt-deux ans.  Une grande première pour l'établissement.

On pousse les bureaux, dans une salle de classe où se déroulent les cours, d’1 h30 en petits groupes. L'enseignante de yoga est d'emblée frappée par ces jeunes aux corps noués, oubliés, en surpoids pour certaines. Pour ces élèves issues souvent d'un parcours difficile, enlever ses chaussures, s'allonger n'est pas gagné. Certaines gardent leur manteau au début du cours. Anne déploie sa souplesse d’esprit pour laisser fondre leurs résistances. « Laisser faire, apprivoiser ».

Elle organise les tapis en cercle changeant ainsi la relation habituelle maître/élèves, et aussi pour ménager certaines pudeurs. Anne qui a senti l'importance d'un cadre, met en place un rituel d'entrée et de sortie de cours par un tour de parole.

Elle s'accorde à son public : « Savoir accepter la dispersion mentale, par moment de ses élèves, savoir laisser son plan de cours de côté. Pendant la pratique une certaine confiance s'installe. Sur le tapis, les élèves découvrent la détente, la douceur, la bienveillance. A travers le yoga, elles se perçoivent différemment. »

Durant la brève assise finale, nulle ne trouble le silence jusqu'au rituel de la parole. Après les cours, enseignantes et proviseure s'enthousiasment du changement, retrouvant des élèves plus disponibles, aux visages plus ouverts.

Cette présence à l'autre, qui paraît tomber sous le sens quand on exerce ce métier, est affaire d'apprentissage. Le yoga est là pour la cultiver.

 

Proposé par Catherine Cuney et Annie Bianchi

 

Rédigé par UCY

Publié dans #Enseignement yoga-formation-stage été, #YOGA

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