Thymus & yoga-thérapie
Publié le 13 Février 2019
Le journal du Yoga
n°192 - Mars 2018
Le thymus est une glande située dans la partie supérieure du thorax, juste derrière le sternum et entre les poumons. Le thymus fait partie du système endocrinien* et du système immunitaire.
Par Locanna Sanregret, Fondatrice et directrice de Padma Yoga
Le thymus change de taille au cours de la vie d’une personne. Il commence à se développer avant la naissance et continue son développement durant l’enfance jusqu’à l’adolescence. Après la puberté, il commence à diminuer de volume.
Le thymus remplit plusieurs fonctions. Il stimule la croissance osseuse, participe au développent des glandes sexuelles et active le système immunitaire. En fait, c’est surtout sa fonction au sein du système immunitaire qui fait de lui une glande particulièrement intéressante. C’est grâce au thymus que se font la production, la maturation et la différenciation des cellules lymphocytes T, cellules essentielles pour lutter contre tous les agents étrangers qui pourraient envahir le corps.
Les émotions agréables stimulent le système immunitaire et en particulier le thymus. Alors, pourquoi ne pas mettre un sourire sur les lèvres durant la pratique des postures et observer les effets.
Certaines pratiques apaisantes de pranayama sont très intéressantes à installer au quotidien, comme de longues respirations abdominales qui se font sans effort et sans tension, tandis que Yoga Nidra est un incontournable.
pratique : Pour chacune des postures, porter l’attention sur le sternum et installer une respiration thoracique afin de masser en douceur toute la région.
Visualisation : Imaginer que le prâna, sous forme de particules lumineuses, pénètre dans le thymus à l’inspiration et laisser ce prâna se diffuser à l’intérieur de l’organe à l’expiration.
Mudra : Entre chaque posture ou encore pendant chacune d’elles, il est possible de prendre Shunya vayu mudra, un geste qui, entre autres va stimuler le système immunitaire dans son ensemble.
pratique : pour chaque main, replier l’index et le majeur vers la paume et placer le pouce par-dessus. Les annulaires et auriculaires restent levés.
Yogasana
Matsyasana : la posture supportée du poisson – c’est une magnifique posture qui ouvre toute la cage thoracique, le cœur, la gorge et assouplit aussi la colonne vertébrale. Ici nous allons nous en servir pour activer le thymus en portant toute notre présence sur la région haute du sternum. (À éviter ou à modifier en cas d’hyperthyroïdie, de pincements dans les cervicales).
Pratique avec un coussin sous le dos : s’allonger lentement en plaçant un coussin vers le milieu du dos, les fesses bien en contact avec le sol, la tête peut se renverser vers l’arrière sans porter de poids, les bras viennent se déposer au-delà de la tête au sol dans une posture de totale ouverture de la cage thoracique. Ouverture, abandon, respiration dans la région haute du sternum : visualisez des particules lumineuses qui pénètrent le thymus à chaque inspiration tandis qu’à chaque expiration, elles se diffusent à l’intérieur de cette glande.
Variante : le coussin est placé directement derrière les fessiers de sorte que le haut des épaules puisse se déposer sur le sol, la tête en appui sur le sol sans être renversée. Les bras restent de chaque côté du corps pour plus de confort pour les épaules.
Balasana : la posture de l’enfant – quelle belle attitude du corps pour sentir que nous sommes dans un espace intérieur, reposant et sécurisant. Dans cet espace de repos complet, on permet à la régénération et la guérison de s’installer dans chaque système, chaque organe, chaque cellule du corps.
Pratique : Assis sur les talons les bras allongés devant soi, front au sol, pousser le bassin vers les talons tout en allongeant la colonne vertébrale, poser les coudes de chaque côté de la tête, avant-bras levé, placer les mains en shuniua mudra : sentir un espace intérieur reposant et sécurisant, laisser le cerveau se détendre et la colonne vertébrale s’assouplir, envoyant un message de détente et de sécurité à tout le système nerveux.
Variante : placer les coudes sur un coussin, les avant-bras à la verticale, les pouces sur le haut du dos.
Parsva balasana : la posture de l’enfant enfilant l’aiguille – cette asana est une posture simple qui propose une torsion haute, comprime doucement la poitrine et ouvre les épaules. Elle est reconnue pour aider à réduire le stress. La torsion aide à libérer les tensions physiques et mentales.
Pratique : à partir de la position à quatre pattes, poser un coude au sol, puis glisser ce bras tendu, sous la poitrine en déposant l’épaule au sol. La tête au sol, l’autre bras replié devant le visage. Maintenir la position et respirer dans l’espace du sternum tout en visualisant le prâna qui circule de mieux en mieux dans le thymus. Revenir dans la position neutre avant de faire l’autre côté. Observer les effets de cette respiration.
Variante : si la mobilité des épaules et du haut du dos le permet allongez le bras vers l’avant au-delà de la tête, ou soulevez le bras à la verticale ou le placer dans le dos. Revenir à quatre pattes, s’asseoir sur les talons en vajrasana, observer les sensations.
Asthangasana – la salutation des huit points au sol – dans cette prosternation vers le sol, étape nécessaire afin que la conscience puisse se manifester avec une attitude intérieure de parfaite acceptation de ce qui est, dans l’instant, il suffit de prendre conscience des différentes étapes sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour augmenter la force physique, mentale et spirituelle dont nous aurons besoin pour élever encore davantage la conscience.
Pratique : à partir de la position à quatre pattes, avancer la poitrine entre les bras afin de déposer les genoux, la poitrine, le menton au sol en huit points de contact. Respirez lentement et amplement en portant l’attention et la présence sur l’espace derrière le sternum. Revenir, laissez glisser les pieds au sol, les jambes s’allongent, l’abdomen se dépose, tourner la tête sur le côté et relâcher les bras. Ou si le corps le permet possibilité de revenir dans le mouvement inverse. Observer l’état intérieur.
Variante : si la mobilité des épaules et du haut du dos le permet, allonger les bras au-delà de la tête (uttana shishosana – la posture du chiot qui s’étire), puis revenir à quatre, s’asseoir sur les talons en arrondissant le dos pour soulager les muscles et observer les diverses sensations.
Proposé par Dominique Bart
* Le système endocrinien et ses hormones. Le système endocrinien est un ensemble de glandes et de cellules qui fabriquent des hormones et qui les libèrent dans le sang. Les hormones sont des substances naturelles qui agissent comme des messagers chimiques entre différentes parties du corps.
pour aller plus loin : Locana Sansregret - Padma yoga, Ecole de formation professionnelle, responsable des formations de yoga thérapie, de mudra comme art et science des gestes sacrés de méditation et de raja yoga.
www.padma-yoga.org