Prânâyâma et odorat

Publié le 7 Mars 2018

 

Les carnets du Yoga

N° 363 - janvier 2018

 

par Jean-Pierre Laffez

 

Chacun sait que la respiration est un des points importants de la pratique du yoga. Il n'est cependant pas souvent fait de rapprochement entre respiration et odorat, pourtant inséparables. 

Le nez est réputé pour capter, transformer, polariser prâna, l'énergie, tout autant que les odeurs.

 

Les récepteurs neurologiques de l'odorat et ceux du goût sont des chimio-récepteurs, c'est à dire qu'ils réagissent aux substances chimiques contenues dans une substance aqueuse. Ceux de l'odorat sont stimulés par des substances chimiques en suspension dans l'air. Elles sont dissoutes dans les membranes nasales. Les récepteurs gustatifs sont stimulés par des substances chimiques contenues dans les aliments, dissous ensuite dans la salive. Ils se complètent et réagissent à de nombreux stimulus communs.

 

Bien que moins développé que chez les animaux, le nez humain est apte à déterminer bon nombre d'odeurs. Dans la parfumerie, l’œnologie, la production de thé et de café, des spécialistes ont développé ce sens ; c'est d'ailleurs leur gagne-pain.

La zone nasale de détermination des odeurs est l'épithélium de la région olfactive. C'est une plaque jaunâtre située dans le « toit » de la cavité nasale, assez haut dans le nez.

Cet épithélium n'a pas une place particulièrement avantageuse. C'est la raison pour laquelle, le reniflement est nécessaire pour amener plus d'air vers cette zone. Cet épithélium contient des millions de cellules, appelées aussi cils olfactifs, qui augmentent la surface de réception. Un mucus est continuellement secrété, il sert de solvant aux molécules odorantes.

 

Les cellules olfactives ont la particularité d'être les seules cellules nerveuses à se renouveler tout au long de l'âge adulte. Ce qui permet de récupérer certaines anosmies (dysfonctionnement de l'odorat). L'odorat reste un sujet de recherche difficile. Toute odeur est composée de  centaines de substances chimiques. Elles échappent à toute possibilité de classement. Il est possible de déterminer environ dix mille substances chimiques odorantes. Cependant, des chercheurs ont déterminé des substances primaires au nombre de sept : florale, musquée, camphrée, mentholée, acidulée, âcre (piquante) et putride.  D'autres en considèrent cinq.

 

Pour le yogi, nez et odorat sont en correspondance

avec mûlâdhâra chakra.

 

L'entrée du nez en forme triangulaire est en rapport avec cinq tattvas, ou éléments. Plusieurs kriyas sont proposés pour une pratique plus affinée des prânâyâmas. Lavage, raclage avec une sonde ne sont pas sans risque.

Les sécrétions olfactives peuvent présenter des troubles, elles peuvent devenir douloureuses. Les cavités nasales réagissent à certains irritants : l'âcreté de l'ammoniaque, le feu du piment, le froid du menthol.

Pour être odorante, la substance chimique doit être volatile, entrer dans la cavité nasale à l'état gazeux, suffisamment soluble dans le mucus de l'épithélium.

 

Le sens de l'odorat s'adapte rapidement, par des influences inhibitrices dans les voies nerveuses olfactives centrales, ce qui permet à des personnes contraintes de travailler dans des milieux plus ou moins pestilentiels de continuer leur travail.

Les odeurs liées au danger, au feu, au gaz, déclenchent des réactions du système nerveux sympathique entraînant la fuite ou la lutte.

Les saveurs appétissantes, les odeurs alléchantes déclenchent la salivation, stimulant la fonction digestive. Certaines odeurs désagréables provoquent à l'inverse des réflexes déclenchant éternuement, modification de la respiration, jusqu'à son arrêt. Les anosmies, dysfonctionnements de l'odorat, sont souvent d'origine traumatique.

 

Les sensations peuvent être subliminales. Il peut arriver que pendant une méditation certains pratiquants aient eu le ressenti d'une odeur, notamment d'encens, sans que celle-ci existe.

Quelques exercices de prânâyâma proposent des prises de conscience de la zone olfactive, la respiration devient alors très subtile. Enfin cette zone est réputée pour « capter » et polariser prâna. Ce qui est impossible à démontrer mais se vérifie par la pratique.

 

                                                              

Proposé par Monique Guillin

 

 

Rédigé par UCY

Publié dans #YOGA

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