Danser sa vie …                 

Publié le 3 Janvier 2018

  Le Journal du Yoga

Décembre 2017    N° 189

 

Julien Lorentz propose une interview de Poumi Lescaut

 

Poumi Lescaut est danseuse, peintre, professeure de yoga, chanteuse, musicienne, thérapeute ; elle transmet depuis 50 ans cette harmonie possible entre soi et l’univers.

 

 

Au commencement il y a le corps, n’est-ce pas ?

Le corps c’est le temple sacré de l’esprit, un vêtement sacré que l’on nous accorde pour quelques décennies qui nous permet d’avancer et de progresser.

 

Mais ce corps, il faut l’ancrer, le relier à la terre ?

L’ancrage est le premier travail, celui du 3ième chakra. Le nombril correspond au centre terrestre dans le corps. Il est le point premier à devoir se connecter à la terre qui est un être vivant, avec un cœur qui bat en son centre, auquel également il est important de se relier.

L’enracinement est essentiel, habiter son bassin, visualiser ses racines qui sortent des pieds et plongent dans la terre, va aider à maintenir l’esprit et les corps subtils dans le corps physique c’est essentiel pour l’équilibre.

 

Qu’est-ce qu’un corps en bonne santé ?

La santé physique et mentale c’est quand tu es heureux, que tu ne pèses pas trop lourd ; le corps physique vieillit mais l’esprit rajeunit ! si tu vis en conscience, automatiquement tu t’allèges, tu te débarrasses du secondaire, tu tends à aller plus vers l’essentiel. On lâche pas mal de choses, en réduisant autant que possible les attachements matériels. Le corps engramme ces attachements dans sa mémoire ce qui engendre pas mal de souffrances et fragilise la santé.

D’où le besoin de nettoyer par les différentes techniques telles que le yoga, la danse, l’énergétique.

 

Quel est le rapport à la thérapie dans votre travail de création ?

La création c’est la sève de la vie, elle est mouvement ; elle libère ce qui demeure enfermé en dedans provoquant le mal être, elle permet de prendre sa place dans le monde, de renouer avec l’estime de soi.

 

Quel est le fil conducteur entre art, spiritualité et thérapie ?

C’est la conscience, le besoin de s’élever, d’évoluer. L’art va aider à extirper du corps ce qui est anxiogène. La première chose est de rétablir la paix, Etre en yoga est la clé de la santé et de l’équilibre psychique.

 

Dans votre dernier livre « Dansez ! Le corps, livre de connaissance »,

comment abordez-vous la question de la transmission ?

Ma pédagogie est basée sur quelques principes essentiels : l’enracinement, les visualisations, l’imaginaire, le regard, la respiration, la liberté, les axes, l’infini qui traverse le mouvement mais aussi le silence afin de développer la dimension subtile dans la danse et dans la vie pour être autant que possible « en yoga ».

Ce qui m’importe le plus est de transmettre le sens de la liberté, une liberté intérieure, profonde que rien ni personne ne pourra nous soustraire.

 

Quelle est la place du silence dans notre chemin de vie ?

est-il encore possible aujourd’hui ?

Il faut lui faire de la place car notre équilibre en dépend, sans silence c’est le chaos. C’est précisément le sens de la méditation qui conduit au silence mental pour trouver un peu de paix. On peut y arriver par le travail du corps également, jusqu’au silence du corps qui parle de lui-même.

Mon Maitre Balayogi fut dans le silence absolu durant 40 ans en Nirvikalpa samadhi : l’état de méditation le plus intense qu’un être humain puisse atteindre.

Naturellement son cas est extrême ; son immobilité c est comme Shiva après avoir dansé sur le monde : sa danse devient immobile.

Pour nous il s’agit de danser sur le chemin.

Dansez votre vie, c’est ce qui la rendra joyeuse et pleine de vie !

 

Proposé par Christiane Delabre

Rédigé par UCY

Publié dans #Spiritualité-philosophie

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