La psychologie biodynamique
Publié le 8 Juin 2017
Le Journal du Yoga
Novembre 2015 - N°166
Littéralement « science du vivant », la psychologie biodynamique est pratiquée partout dans le monde, comme une méthode pour retrouver le pouvoir guérisseur de l’autorégulation.
Wilhem REICH, collaborateur puis dissident de Freud, est à l’origine du puissant courant de thérapies psychocorporelles qui déferle aujourd’hui. Il fut le premier à donner une dimension énergétique aux émotions, en étudiant leur impact dans la cuirasse musculaire. Pour lui, toute rigidité musculaire est la forme sous laquelle l’expérience continue d’exister comme un agent nocif. Il observa aussi comment l’individu réprime son énergie sexuelle, en contractant inconsciemment le diaphragme, et décrit l’inhibition de la respiration comme la base de la névrose.
Quelques années plus tard, en Norvège la psychologue Gerda Boyesen reprend et élargit le lien entre tensions. A partir des années 1970, Gerda Boyesen est installé à Londres, où elle donne une impulsion internationale à ses recherches, qu’elle unifie sous le terme de « psychologie biodynamique », recevant la visite d’étudiants du monde entier. La discipline arrive en France en 1973, représentée par l’Ecole de psychologie biodynamique, qui forme 30 à 50 thérapeutes par an. Alexandra Perol, ex-présidente de l’association professionnelle de psychologie biodynamique, décrit le métier :
« La thérapie biodynamique dispose d’une palette d’outils dits psychocorporels : les massages, la parole enracinée ou le rêve éveillé dirigé. Une séance dure une heure, généralement hebdomadaire, et une thérapie en moyenne un an. La plupart des clients ont déjà fait un travail sur eux, ce sont des gens ouverts, à l’écoute d’eux-mêmes. »
Paul Boyesen prolonge les recherches de sa mère avec le concept d’ « analyse psycho-organique », qui associe le travail symbolique (langage, image) et la conscience du vécu corporel (sensations, sentiments, émotions). Par un travail sur l’histoire de la personne, il est possible de revivre, dans l’ici et maintenant de la séance, ce qui n’a pas été accompli dans le passé.
« On ne peut pas résoudre un problème si l’on ne va au-devant de lui », affirme-t-il. Bravant un pessimisme freudien, l’analyse psycho-organique considère que le changement est possible à chaque instant et voit dans les difficultés de la vie le non-réalisé plutôt que le traumatisme. Paul Boyesen est le fondateur de l’Ecole française d’analyse psycho-organique, à Paris depuis 1978. Il est l’auteur de « Pour qui je me réveille le matin ».
Proposé par Dominique Bart
Pour aller plus loin :
à la Bibliothèque de l'UCY : CD causerie de Pascal Foucault du 13.05.17
Ecole psychologie biodynamique : www.pscyhologie-biodynamique.com
Association professionnelle de psychologie biodynamique : www.appb.org
Ecole française d’analyse psycho-organique : www.efpo.fr
A lire :
Entre psyché et soma Gerda Boyesen
La psychologie biodynamique : François Lewin et Miriam Gablier.