Du compost à la fleur, de la fleur au compost…
Publié le 1 Juin 2016
Les Carnets du yoga
Mai 2016 N°347
D’après le mémoire de Fannie Than soutenu en juin 2015 à l’EFY de Paris :
J’ai choisi de parler de la partie « printemps » de son dossier (qui traite des quatre saisons)
« Mourir à soi, naître à la vie ».
Le corps est comme un jardin dans lequel le pratiquant de yoga sème de bonnes graines, arrache les mauvaises herbes, contemple la métamorphose de la graine en fleur, et de la fleur au compost et se relie à sa vraie nature. Pour elle, 4 années à l’école ont été semblables aux quatre saisons de la nature : une lente métamorphose pour apprendre à transformer le compost en fleurs et accepter qu’un jour elles se transforment à nouveau en compost.
Au printemps au Moyen-Age les moines cultivaient les Simples, plantes aux vertus thérapeutiques dans de petits carrés de terre. Cela nous invite à cultiver en soi des valeurs simples ; celles qui soignent le cœur, nourrissent, soutiennent, éveillent et permettent de trouver la paix avec soi-même et les autres.
"Si le corps est le jardin de notre âme, nous devons en prendre soin, pour qu’ainsi, dit le proverbe indien, elle ait envie d’y rester".
Jour après jour avec la pratique nous transformons les déchets de notre psyché en compost fertile, l’ombre en lumière.
De même que la graine a besoin que toutes les conditions soient réunies pour germer et devenir un fruit qui donnera ensuite des graines, le pratiquant de yoga mettra son corps, son cœur et son esprit à l’ouvrage pour réunir les conditions favorables de sa transformation.
Dire oui à la fleur comme au compost. La pratique prend racine grâce à l’engagement, poursuivi avec courage et fidélité.
Pratiquer c’est aussi défricher sa terre pour la préparer afin de laisser place à une vie nouvelle. Réorienter le mental vers la source en travaillant sur la conscience de la respiration, travailler à se nettoyer des conditionnements et les laisser glisser jusqu’à la Terre capable de tout accueillir. La posture est comme un graine que l’on plante dans sa terre et qu’on laisse germer au fil des pratiques.
Ouvrons-nous comme les bourgeons :
dans le minuscule est contenu l’immense ; la pratique nous permet de nous ouvrir comme un bourgeon, de nous remettre en mouvement et de nous rendre perméable à la joie d’être vivant.
Ouvrons-nous pour accueillir sans crainte ce qui vient. En réalité rien ne nous appartient et si nous devenons vraiment conscients de cela, nous nous approcherons de la Source de Vie, de Dieu. On peut voir dans l’iconographie que les êtres spirituels ont les paumes de mains ouvertes et tournées vers le ciel.
Proposé par Christiane Delabre